28.06.2013 Views

L'Empire grec au dixième siècle; Constantin ... - mura di tutti

L'Empire grec au dixième siècle; Constantin ... - mura di tutti

L'Empire grec au dixième siècle; Constantin ... - mura di tutti

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

L'EMPlRIi UNIVERSEL. ij39<br />

IV.<br />

<strong>L'Empire</strong> byzantin peut à peine s'appeler l'Enripire <strong>grec</strong>.<br />

L'unité que lui relusait sa constitution ethnographirpie, il la cher-<br />

cha dans radniinistration, dans la religion, dans la création d'une<br />

littérature qui lui fût propre.<br />

A la fois langue administrative, langue d'église, langue littéraire,<br />

le <strong>grec</strong> avait un f<strong>au</strong>x air de langue nationale.<br />

Or, le centre administratif, le centre religieux, le centre littéraire<br />

de l'Empire, c'est Consiantinople.<br />

Comme capitale, sa situation est unique. Voilà un Empire coupé en<br />

deux parties presque égales ; d'un côté, la Péninsule illyrique et les<br />

provinces d'Europe, de l'<strong>au</strong>tre la Péninsule anatolique et les provinces<br />

d'Asie. Il y a dans cet empire un dualisme fatal. Dans ses provinces<br />

d'Occiilent, influence italienne, slave, germaine ; dans ses provinces<br />

d'Orient, influence arabe, arménienne. Supposez que Consiantinople<br />

n'existe pas, qu'il n'y ait plus sur le Bosphore que la petite P>yzaiice<br />

d'avant Sévère, chacune de ces deux moitiés de l'Empire s'abandnn-<br />

nerait à sa tendance dominante: ici tout Orient, là tout Occident.<br />

Mais à la rencontre des deux continents, s'élève Consiantinople.<br />

Elle n'appartient ni a l'Asie ni à l'Europe. Byzance sur la côte d'Eu-<br />

rope, Scutari sur la côte d'Asie, c'est une .'^eule et môme ville. Ce<br />

n'est point une cité or<strong>di</strong>naire, mais une immense capitale, supérieure<br />

en population à la vieille Rome, d'une force d'attraction énorme.<br />

Les provinces d'Asie ne peuvent plus se tourner vers l'Orient, les<br />

provinces d'Europe vers l'Occident: elles sont attirées vers Con-<br />

stantinople.<br />

Entre les deux Péninsules, elle se trouve placée comme un germe<br />

vivace entre deux cotylédons :<br />

ces éléments si <strong>di</strong>sparates des pro-<br />

vinces d'Asie et de celles d'Europe, elle se les assimile, elle les éla-<br />

bore et les transforme. Dans son sein accourent d'Occident, des<br />

aventuriers dalmaies, <strong>grec</strong>s, thraces, slaves, italiens ; d'Orient, des<br />

aventuriers is<strong>au</strong>riens, phrygiens, arméniens, c<strong>au</strong>casiens, arabes :<br />

en<br />

peu de temps elle en fait des Grecs. Ils oublient leurs i<strong>di</strong>omes bar-<br />

bares pour la langue polie de Byzance ; leurs superstitions o<strong>di</strong>niques,<br />

helléniiiues, musulmanes, font place à une ardente et raffinée ortho-<br />

doxie. Byzance les reçoit incultes ets<strong>au</strong>vages, elle les rend à rinunense<br />

circulation de l'Empire lettrés, savants, théologiens, habiles adminis-<br />

traleuis, souples fonctionnaires. D'un paysan de Bédériana, elle fait<br />

Jublinien ; du<br />

lils d'un palefrenier de Piirygie, le savant Théophile;

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!