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L'Empire grec au dixième siècle; Constantin ... - mura di tutti

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LA MlNOniTÉ DE CONSTANTIN. 13<br />

11 ne restait plus qu'à faire passer en jugement Tamiral infidèle et à<br />

lui faire crever les yeux. Mais dans le conseil de la régente, de nouvelles<br />

<strong>di</strong>visions s'étaient formées : les uns voulaient la perte de Romain<br />

Lécapène, les <strong>au</strong>tres craignaient, en le perdant, d'être livrés à la<br />

<strong>di</strong>scrétion de son rival Léon Phocas.<br />

Il semblait que Constantm VII n'eût d'<strong>au</strong>tre choix, — à supposer<br />

même que l'Empire ne fût pas emporté par une invasion bulgare,<br />

— que d'être détrôné ou par le Drongaire de la flotte , ou par le<br />

Domestique des Scholae. Le parti Lécapène et le parti Phocas étaient<br />

partout en présence :<br />

hors<br />

du palais , la marine contre les légions ;<br />

dans le palais, <strong>Constantin</strong> Gongyle, qui enlevait l'absolution ou la<br />

grâce de Lécapène, contre le Parakœmomène (1) <strong>Constantin</strong>. Celui-ci<br />

mé<strong>di</strong>tait de donner l'Empire à son be<strong>au</strong>- frère Léon Phocas. Pour<br />

arriver <strong>au</strong> trône, chacun des deux riv<strong>au</strong>x voulait d'abord faire<br />

entrer l'Empereur dans sa famille : Phocas, comme Lécapène, avait<br />

une jeune fille à faire épouser à <strong>Constantin</strong> (2). Quant <strong>au</strong>x projets<br />

définitifs, ils pouvaient aller loin.<br />

Le plus redoutable des deux concurrents était certainement Léon<br />

Phocas ; il était héritier d'un nom illustre, fils du glorieux général<br />

Nicéphore (3), appuyé sur son frère , le vaillant Bardas , recommandé<br />

par un <strong>au</strong>tre de ses frères, le saint moine Michaël Maleïnos,<br />

dont le cilice resta dans la famihe comme un talisman (4). Il semblait<br />

que cette maison, à un descendant de laquelle le trône était réservé,<br />

fût appelée dès ce moment à s'en emparer. Par lui-même et par son<br />

frère Bardas, il <strong>di</strong>sposait de l'armée, par Michaël, des moines et du<br />

peuple, par son be<strong>au</strong>-frère <strong>Constantin</strong>, du palais et de l'Impératrice.<br />

Lécapène, <strong>au</strong> contraire, était d'obscure extraction, ja<strong>di</strong>s un p<strong>au</strong>-<br />

vre <strong>di</strong>able, r.-'jy/iz , du thème Arméniaque, qui, loin de songer à<br />

tenir le sceptre, n'imaginait pas même alors qu'il pût mettre le pied<br />

à la cour (5). Il semblait n'avoir pour lui que sa belle prestance<br />

militaire ; la voix publique le rendait h<strong>au</strong>tement responsable du<br />

désastre d'Anchiale ; et il paraissait bien à cette époque qu'il fût<br />

plutôt destiné à la prison qu'à la roy<strong>au</strong>té. Mais Lécapène était une<br />

créature de Léon YI, qui, pour une action d'éclat, parce qu'un jour<br />

(i) Celui qui coucbail a la porte du Kœton ou chambre à coucher de l'Empereur : un<br />

très-grand personnage. Ce <strong>Constantin</strong>, comme la plupart des Parakœmomènes, était eunuque.<br />

(2) Luitprand, Antapod., i. III, c. 28, p. 309.<br />

(3) Vtta Basilii, p. 312, 3o8, 360.<br />

(i) Léo Diac, V, 5, p. 83.<br />

(j) Luitprand, Anlap., 1. tll, c. 2o, p. 307, c. 36, p 310.

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