L'Empire grec au dixième siècle; Constantin ... - mura di tutti

142 CONSTANTIN PORI'IIYROGÉNÈ IK.
ment OU la concentration des phalanges, sur Femploi opportun de
tel stratagème, nous ne savons rien et ne pouvons rien apprendre
au lecteur. » Ainsi, même sur ces exploits des. Empereurs et des
chefs d'armée, qui forment pour lui la vraie matière de l'histoire,
il est obligé de se borner aux faits les plus généraux, parce qu'il ne
veut pas accepter, nous dit-il, des bruits qui ne présentent pas de ga-
ranties suffisantes, bien qu'on les répète tous les jours (1).
» Encore
s'ii s'agissait de choses qui se soient passées sous les yeux du public
de Constantinople, on trouverait bien assez de renseignements :
sur
les débauches de Michel l'Ivrogne, sur les excentricités qui firent
alors le scandale de la cour et de la ville, Constantin VII ne croit pas
avoir besoin d'en dire bien long :
nues de tous (2),
« ce sont choses notoires et con-
') Mais ce qui s'est passé au camp, à l'armée, sur
les frontières éloignées de l'Empire, n'a pas frappé au même de-
gré le public byzantin, de goûts peu militaires, comme l'on sait. La
mémoire populaire est ici en défaut, et celte source principale de ses
informations manque à Constantin VII. Nous devons également noter
cet aveu qu'à Byzance on ne conservait pas, comme chez nous, les
rapports des généraux et les bulletins des batailles.
Ainsi donc, il n'y avait à Consiantinople ni journaux pour les
faits de Pintérieur (3), ni dépôt de la guerre pour les faits exté-
rieurs. Les archives de l'Empire renfermaient seulement des bulles,
des traités conclus avec les peuples étrangers (4), le détail de la
dépense de telle ou telle expédition (5)
: mais il n'y avait pas là un
véritable ensemble de sources historiques. Or, la source des rensei-
gnements oraux était tarie après une génération ; les archives de
l'Empire n'étaient pas à la portée de tous les écrivains. Rien d'éton-
nant si les écrivains qui viennent une génération après les événe-
ments en sont réduits à copier textuellement les chroniques con-
temporaines ; car telle ou telle chronique, comme la Vie do Basile
par Constantin VU ou par Génésius, est tout ce qu'on possède en
fait de documents sur tout un règne ; c'est le dépositaire unique de
la tradition éteinte, le seul mémorial des générations qu'on ne peut
plus interroger.
H faut transcrire scrupuleusement, aveuglément, connue on trans-
(\) Vie dr Basile , ibid.
ll)iil., c. 21, p- IM.
(2)
(3) Voir pourtaiil noire clia|iilre des Infunnaliuus sur l'Artntnie.
ii) Voir au numi! cliapiire.
(S) Cérémonies, II, 44 et 4.').