L'Empire grec au dixième siècle; Constantin ... - mura di tutti

LES HONGROIS. 301
C'est qu'au temps du Porphyrogénète, sous Arpad, Zoltan et Tak-
sony, on ne pouvait avoir avec cette nation que des rapports mi-
litaires. On pouvait provoquer leurs attaques contre un pajs en-
nemi ou les repousser sur son territoire ; on pouvait voir en eux
des auxiliaires ou des ennemis, des mercenaires ou des brigands :
leur barbarie héroïque ne comportait pas d'autre rôle.
Quelques mots cependant sur des rapports dautre nature, d'une
bien faible importance au temps de Constantin VII, mais dont on
pouvait rêver une future extension :
religion.
les rapports de commerce et de
Le négoce entre Byzance et la Hongrie fut longtemps presque
nul. Au milieu des bouleversements de la conquête, le commerce du
Danube fut anéanti: les caravanes franques, grecques, slaves, véni-
tiennes, cessèrent de se croiser à travers les provinces de la grande
Moravie et de la grande Bulgarie. Et quand Tordre commença à se
rétablir, ce fut la politique de prohibition qui domina dans le sys-
tème commercial de Geysa et de ses descendants.
Trois branches de commerce tout au moins en furent frappées :
r Rien ne devait plus exciter les convoitises des amateurs de chevaux
à Constantinople, de Thippomane patriarche Théoph} lacté et des
officiers préposés à la remonte de la cavalerieimpériale, que ces admi-
rables petits chevaux de la steppe, amenés par les Hongrois sur le Da-
nube, aussi étonnants par l'originalité de leur tournure que par l'énergie
de leurs jarrets. Les bestiaux que nourrissaient en grand nombre les
immenses pâturages de la Pannomie, les bœufs hongrois aux longues
cornes aigiies, au long poil soyeux, étaient aussi fort désirables
pour l'agriculture et l'industrie byzantines. Or, on ne pouvait
acheter un certain nombre de chevaux ou de bêtes à cornes, sans
une autorisation du Uoi et en présence d'un prislald du Comte.
On ne permettait à chaque étranger de prendre qu'un cheval
pour accomplir son voyage, ou une paire de bojufs pour traîner sa
charrue (1) ;
2'^ Un des objets les plus importants du commerce de l'Orient, c'é-
taient les esclaves : or il était défendu d'exporter les esclaves hongrois
ou nés en Hongrie. Le margrave qui fermait les yeux sur une sem-
blable contravention était destitué, les soldats de garde punis d'amende
ou vendus comme esclaves (2).
(1) Mailath, I, b5.
(2) Mailath, ibid.