L'Empire grec au dixième siècle; Constantin ... - mura di tutti

590 CU-NSTANTIN PUlilMlYKUGÉNÈTE.
de gentilshommes. Ces militaires et ces nobles, dans leurs traités
avec les Francs, demandaient qu'on reconnût leurs franchises et leurs
propriétés, que l'on continuât à les exempter d'impôts et à n'exiger
d'eux que le service militaire (1). Rien ne paraissait plus équitable
aux barons français que ces prétentions d'hommes de guerre à ne
pas être traités comme des paysans. Dans les traités entre Grecs et
P'rançais, la terminologie féodale et occidentale est également com-
prise des deux parties. On convient « que li gentilhomme grec qui
lenoient fiés et ierves et '
selonc sa quahté (5j. y
les casaux du pays, eust cescun et tenist
D'ailleurs, les militaires grecs ne songent pas plus à trouver
étrange la féodalité occidentale que les barons champenois à s'éion-
ner de cette chevalerie byzantine. Les Grecs, qualiliés par les Fran-
çais de gentilshommes, n'hésitent pas à appliquer aux nobles français
l'honorable dénomination de arpy-iôjzxt et de y.xcx/locpioi.^ et le Ma-
réchal de la noblesse d'Achaïe leur semble tout simplement une
manière de nooKon-py-hip (3).
Si l'on viole leurs privilèges, si on veut leur imposer des taxes,
ces gentilshommes n'hésitent pas à déclarer qu'ils « souffriroient
ainçois la mort que de payer un seul denier (4).
» Le maréchal
d'Achaïe, chargé de défendre vis-à-vis du Prince les privilèges de
la noblesse française, est également considéré comme le défenseur
naturel des -cjovrAxi (5) de la genlilhommerie grecque.
Ces analogies profondes n'échappèrent point aux légistes occiden-
taux ; la fameuse Novelle de Constantin , r.irÀ o-px-uji-v/Mv, lit loi
dans TEnqiire allemand et dans les royaumes issus de l'invasion
germanique. La plupart de ses dispositions passèrent dans les cé-
lèbres constitutions de Lothaire II et de Frédéric Barberousse et se
trouvent reproduites dans les principaux ouvrages des feudistes
occidentaux ((i).
(1) l'our exprimer ci'Ue idée de francliisc, ils ciiipluiL'iU éi;;ili'iiiLMit dis mois de lanitiic
française el de langue gréco-romaine : çjpi'.y/.&'., ://.o;-y.TO'. (du luliii cxvushIhs). CUr uni-
que de HJorée, v. IGU. — Voir ci-dessus, p. 271.
(2) Livre de lu Conqiitsle, p. 39, 44, 87.
(3) Livre df ta Conquesle, p. 5'2 el îjâ et citations de la Chiuit/que en note. — IS'icé-
tas fait la même assimilation à propos de riiislorien Villejinrduuin.
(4) Livra (/(? 1(1 Coiu/uifsle^ p. /rl'-i.
(5) Citron. (l