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L'Empire grec au dixième siècle; Constantin ... - mura di tutti

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LES RUSSES. '<br />

3G0<br />

pour les Byzantins des ennemis bien <strong>au</strong>trement redoutables que les<br />

Russes.<br />

D'immenses armées bulgares, hongroises, petchenègues, pou-<br />

vaient en quelques marches venir camper sous les murs de Byzance.<br />

Les Russes étaient loin. Pour venir déployer leurs voiles dans le<br />

Pont-Euxin, il leur fallait descendre le Dnieper, de Smolensk à Kiev<br />

et <strong>au</strong>x cataractes du Dnieper. Là, il leur fallait, à chacune des cata-<br />

ractes, tirer leurs barques sur le rivage, les porter sur leurs ép<strong>au</strong>les<br />

jusqu'à ce que l'obstacle fût tourné, les remettre à flot pour débar-<br />

quer encore un peu plus loin. Il fallait, en outre, se cacher, se faire<br />

petits, échapper <strong>au</strong>x regards des Petchenègues, dont le Dnieper, pen-<br />

dant près de soixante lieues, traversait le territoire. Si l'on était vu<br />

de leurs rôdeurs le danger était grand :<br />

il fallait lutter à la fois contre<br />

le fleuve et contre les Petchenègues, faire le coup de lance tout en<br />

ployant sous le poids des barques, livrer bataille à chacun des sept<br />

embarquements et des sept débarquements, <strong>au</strong> risque de voir les es-<br />

claves et les prisonniers qu'à chaque opération on retirait enchainés<br />

des bate<strong>au</strong>x se tourner tout à coup contre leurs maîtres. Au sortir du<br />

Dnieper, commençaient les dangers et les tempêtes de la Mer Noire.<br />

Après avoir bravé la Mer Noire, les Russes se trouvaient en présence<br />

des redoutables amir<strong>au</strong>x <strong>grec</strong>s, célèbres par leurs victoires sur les<br />

Arabes. Avec leurs frêles esquifs (1), produits grossiers de l'industrie<br />

krivftche ou lutchane, ils allaient se heurter contre les massives ga-<br />

lères byzantines, manœuvrant suivant toutes les régies de la tactique<br />

décrite par le Parakœmomène Basile, vrais chefs-d'œuvre de l'art<br />

du constructeur <strong>au</strong> x'^' <strong>siècle</strong>. Chose plus terrible encore, ils allaient<br />

affronter ce redoutable feu grégeois, dont un ange avait apporté le<br />

secret <strong>au</strong> premier Empereur chrétien, <strong>Constantin</strong> (2). Combien peu<br />

arrivaient jusqu'en vue de la grande Ville, imprenable à tous les bar-<br />

Quand ils parvenaient<br />

bares, presque inabordable pour les Russes !<br />

dans le Bosphore, combien peu retournaient à Kiev !<br />

Les Petchenègues<br />

à la rigueur leur laissaient bien, à prix d'or ou <strong>au</strong>trement, descendre<br />

le Dnieper: les barques russes, vides de butin, étaient alors une ché-<br />

tive proie. Mais quand ils remontaient le grand fleuve avec les dé-<br />

pouilles de quelques bourgades du littoral <strong>grec</strong>, avec quelques mille<br />

litree d'or dont le Basileus avait payé leur retraite, les Petchenègues<br />

ne laissaient rien passer ; il y avait une embuscade à chaque rocher.<br />

{{) Les Akatia dans Léon VI, Tactique, c. 19.<br />

(2) De A'Im. Jmp., c. 13, p. 84-.

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