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L'Empire grec au dixième siècle; Constantin ... - mura di tutti

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220 CONSTANTIN PORPIIYROGÉNÈTE.<br />

les Avares nous importe peu (1). Ce n'est point par de grands et<br />

retentissants événements, mais par une obscure immigration que<br />

s'opéra la transformation ethnographique. L'effort du gouvernement<br />

byzantin, l'attention du public de Conslantinople, les recherches des<br />

historiens sont tournées tout entières vers les sièges de places, les<br />

bruyantes conq\]èles de provinces , les grandes batailles entre les<br />

légions romaines et la légère cavalerie des Khagans avares. Pendant<br />

ce lemps, sur d'<strong>au</strong>tres contrées que semblent oublier le gouverne-<br />

ment, et le public, et les génér<strong>au</strong>x, et les historiens, une révolution<br />

s'accomplit.<br />

Dans les provinces les plus mal défendues de l'Empire, sur ces<br />

terres que la grande guerre avait nettoyées de places fortes, venaient<br />

par groupes de familles ou de tribus, s'élablir les nouve<strong>au</strong>x colons.<br />

Les stratèges du Péloponnèse, de l'Epire , de la Ilellade, renfermés<br />

avec une poignée de soldats dans quelques places fortes que le bélier<br />

avaient épargnées, assistaient du h<strong>au</strong>t de leurs remparts à cet étrange<br />

spectacle. Des bandes de barbares , <strong>au</strong>x grands corps blancs,<br />

<strong>au</strong>x yeux bleus plutôt doux que farouches, à tel point qu'on les eût<br />

crus étrangers à la dévastation de la province, parlant un langage<br />

étrange et qui, pour des Grecs, semblait plutôt un sifflement qu'un<br />

i<strong>di</strong>ome, menant avec eux, dans les lourds chariots scythiques, leurs<br />

femmes et leurs enfants, irainant des charrues de forme primitive,<br />

des bœufs enlevés ;iux pâturages de la Mœsie, montés sur des che -<br />

v<strong>au</strong>x, à la crinière échevelée, bien <strong>di</strong>fférents de ceux qu'on voyait<br />

à la frise du Parlhénon, se mettaient en devoir de défricher le désert<br />

qu'eux-mêmes, ou que leurs frères, avaient fait.<br />

La Grèce liu vu" et du viii'- <strong>siècle</strong> devait ressembler be<strong>au</strong>coup à<br />

la France du xiv'' <strong>siècle</strong> : les guerres avares et les bandes slavonnes<br />

avaient dû produire les mêmes ravages que nos guerres anglaises<br />

et les compagnies d'écorcheiirs. La population n'était pas détruite,<br />

mais <strong>di</strong>spersée, réfugiée dans les forêts et les montagnes, comme nos<br />

paysans français dans les souterrains de la Picar<strong>di</strong>e ou dans les iles<br />

de la Loire. La population dut certainement <strong>di</strong>minuer ; mais l'aspect<br />

de la terre inculte, des broussailles et des forêts empiétant chaque<br />

jour sur les champs , pouvait faire croire à un désastre ethno-<br />

graphique encore plus grand. Pourtant, la France de la lin du xv*^<br />

(1) Voir une <strong>di</strong>sscrtalion assez longue dnns Falmerayer : de Îi8i à !)93, d'après un pas-<br />

sage d'Evagrius, V|, 10, et la lettre du l'atriarche Nicolas à l'empereur Alexis Comnèuc.<br />

Comparer M. l'aparrigopoulo^ Sur rtUihtissnnrut de ijuchjucs Iril-us tslavei.

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