L'Empire grec au dixième siècle; Constantin ... - mura di tutti

ETHXOGRAPIHE DES THÈMES D EUROPE. 215
Drégovitches et des Strumentes ; aussi Théophile les avait-ii exemp-
tés de tout impôt, ne leur demandant que le service militaire.
De ces Turcs Vardariotes , convertis au christianisme dès le ix'^
siècle (1), était sans doute issue une seconde colonie turque que nous
trouvons établie dans les environs du lac d'Ochride.
C'est sans doute à ce dernier établissement que se rapportent les
indications d'un ancien manuscrit bulgare, qui nous montre un can-
ton musulman au milieu des régions ochridiennes, et (]ui enseigne
la manière de procéder, non- seulement pour convertir ces musul-
mans au christianisme, mais eucore pour empêcher qu'ils n'entrainent
les chrétiens dans l'islamisme.
Quant aux Turcs Vardariotes d'Anne Comnène, un voyageur fran-
çais , de notre temps , les a retrouvés à la même place , parlant
encore leur ancien idiome asiatique au milieu de leurs voisins
grecs ou slaves, et célébrant en cette langue le service divin;
les fragments d'une ancienne traduction de l'Evangile en dialecte
turc-tatar ont été remarqués par le même voyageur entre leurs
mains (2).
Au même mode d'établissement, se rattachent les nombreuses colo-
nies slaves ou arméniennes qui, du consentement des Empereurs, et
sous condition de service militaire, s'établirent dans les thèmes
d'Asie.
De cette manière encore, se trouvaient sans doute établis dans
l'Empire ces trente mille Perses commandés par un homme de
leur race, Théophobe, qui servaient dans les rangs des armées
grecques sous l'Empereur Théophile. Ils étaient déjà tellement con-
vertis aux idées byzantines que, mal payés, ils se révoltèrent à
Sinope et voulurent faire de leur général un Basileus. Après leur
révolte, qui leur l'ut d'ailleurs pardonnée, Théophile jugea bon de
ne point laisser une telle masse d'étrangers cantonnée autour d'Ama-
stris et de Sinope, et, deux mille par deux mille, il les répartit dans
les différents thèmes de l'Empire, sous la surveillance des stratèges.
Au temps où fut rédigée la continuation de Théophane, c'est-à-dire à
l'époque de Constantin VU, ces Perses étaient certainement encore
étabhs dans l'Empire. L'auteur de ce livre parle du souvenir qu'ils
avaient conservé de leur chef Théophobe, mis à mort par Théophile,
(1) Evèché des Vardariotes,
Léon VI, dans Tafel, De Provinciis, p. il
.
«i By.poaotwrûv -^tv. ToJpz'jiv, dans VHypolyposis de
(2) Anne Comnène, IV, 109. — Ducange, ad locum. — Pouqueville, Voy. en Grèce,
III, Ti. — Hilferding, Gesch. der Serben u. Bulgaren, II, 16.