L'Empire grec au dixième siècle; Constantin ... - mura di tutti

nionial byzantin :
LES BULGARES. 353
elle échangeait son ancienne liberté contre la
pnissance que lui conférait les grandes dignités du royaume.
Il n'en était pas de même de la noblesse du dehors. A mesure
qu'on s'éloignait du centre de l'Empire, Tobéissance des populations
et la facilité à faire ndjuitterles charges publiquesallaienl diminuant.
Avec des moyens politiques bien moins perfectionnés que ceux de
Byzance, avec une armée permanente plus faible et une administra-
tion moins centralisée, le souverain ne pouvait gouverner directe-
ment qu'une assez faible partie de l'Empire. Pour tout le reste, il
était obligé de se contenter, plutôt d'un hommage, que d'une
véritable obéissance.
Nous voyons les rois bulgares contribuer eux-mêmes à constituer
cette féodalité, en conférant dans les provinces éloignées de l'empire
de véritables fiefs ; le roi ou joupan de Dioclée (Monténégro),
Vladimir, le joupan de Trébinié, Dragomir, reçoivent de Samuel
I investiture de leurs propres principautés (1). Le même Samuel
confère à Romain, fils du tsar Pierre, l'investiture de Skopia (2),
au Grec ou Arménien Aschod le commandement de Durazzo (3).
On voyait doncàla fois en Bulgarie, despotisme byzantin au centre,
indépendance féodale dans les provinces. C'est l'histoire de tous les
Étals fondés par les Barbares, sur les terres des deux Empires Ro-
mains.
Cette constitution de la Bulgarie, au point de vue militaire, avait
ses avantages et ses inconvénients. Quand l'Empereur byzantin pou-
vait disposer de toutes ses forces contre la Bulgarie, sans être in-
quiété par quelque autre peuple, il était bien difficile que le tsar,
avec des troupes féodalement organisées, put lutter contre les armées
permanentes et les troupes régulières de lEmpire. C'est cette infé-
riorité qui deux fois amena le renversement de la monarchie bul-
gare :
à la mort de Pierre par Zimiscès, puis à la mort de Jean Yla-
dislav par Basile II.
Mais comme la tète de la Bulgarie n'était nulle part, aucun désas-
tre pour elle n'était mortel. Le premier boyar venu , dans la région
ochridienne ou dans le Balkan, relevait, après la chute de la monar-
chie, le drapeau national.
(4) Presbyler Diocleas, Heqnum Slavorum Jans Lucius De Fegno Cmuliœ et Dalinn-
lUe, p. 29i.
(2) Cédr., Il, 455.
(3) Ibid., II, 4ol.