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L'Empire grec au dixième siècle; Constantin ... - mura di tutti

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20^ CONSTANTIN PORPHYROGÉNÈTE.<br />

Pour les Albanais, comme pour les Maïnotes, il devait y avoir un<br />

pacte établi depuis un temps immémorial entre le gouvernement<br />

et les sUjCts, un tribut fort léger, plutôt une marque de soumis-<br />

sion à FEmpire qu'un véritable impôt. Ce tribut semblait d'<strong>au</strong>tant<br />

plus facile à payer, que les ancêtres l'avaient toujours payé, que les<br />

vieux de la nation ne se rappelaient point l'avoir jamais vu refuser,<br />

et qu'on était bien certain que le gouvernement ne se hasarderait<br />

point à l'<strong>au</strong>gmenter. En outre, le stratège avait le droit de leur<br />

choisir un chef <strong>au</strong> nom de FEmpereur :<br />

mais<br />

c'était Fun des leurs,<br />

un homme que le stratège savait accepté d'avance par la tribu, qu'on<br />

revêtait du paliium d'archôn.<br />

En somme, sur toutes ces tribus à demi-barbares, protégées<br />

contre toute oppression par l'aspérité de leurs montagnes, le gou-<br />

vernement byzantin pesait bien moins lourdement que sur les habi-<br />

tants plus civilisés de la plaine et du littoral. L'habitant de la plaine,<br />

en général, avait affaire, in<strong>di</strong>viduellement, personnellement, avec le<br />

fisc :on lui demandait l'impôt foncier, la capilation, le chrysargyre,<br />

s'il était industriel, les impôts de consommation, le droit de gîle, les<br />

superin<strong>di</strong>ctions, les taxes de guerres, les impositions extraor<strong>di</strong>naires<br />

pour réparations de remparts ou rachats de captifs, les ^iy.épx-a de<br />

toute espèce (1). Jamais il n'en avait fmiavec l'impôt : fixé arbitrai-<br />

rement par le gouvernement, réparti non moins arbitrairement, sujet<br />

à des <strong>au</strong>gmentations postérieures, perçu d'une manière souvent<br />

vexatoire, tel était Fimpôt de la plaine. Pour l'homme de la monta-<br />

gne, l'impôt d'abord était fort léger ; puis il n'avait pas à s'inquiéter<br />

de superin<strong>di</strong>ctions ou de <strong>di</strong>kcrtila : c'était un impôt unique, un forfait<br />

avec le gouvernement, un pacte dont la rupture eût exposé la plaine<br />

à la dévastation. En outre, in<strong>di</strong>viduellement, il n'avait jamais affaire<br />

avec le fisc : c'était la nation qui était taxée et non l'homme ; il ne<br />

se trouvait pas, simple et faible unité, face à face avec la puissante<br />

machine de l'administration impériale : il avait pour lui les bras et<br />

les arcs, toujours prêts à se tendre, de ses compatriotes. Ici c'étaient<br />

les sujets eux-mêmes dans leurs assemblées, d'organisation bien sou-<br />

vent démocratique, qui <strong>di</strong>scutaient le chiffre de Fimpôt, en opéraient<br />

la répartition , le percevaient sur eux-mêmes et, quand bon leur<br />

semblait, le remettaient à Fhonmie du fisc. Voilà ce que devait cire<br />

<strong>au</strong> X'' <strong>siècle</strong> la montagne valaque , maïnote, cilicienne ou albanaise.<br />

(IJ Voir ri'iuiiiK'ialioii ilii cos cliurgcs , <strong>di</strong>uis Zachai'ia;, Jus Gricculloinaiiuin, l. III,<br />

1). 373, Bulle d'or d'Alenis on fa\ciir de (^lirislu<strong>di</strong>ili'.

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