L'Empire grec au dixième siècle; Constantin ... - mura di tutti

vue la contre-épreuve :
ETHNOGRAPHIE DES T1IÈ5IES d'eUROPE. 220
Leakc
assure que dans la géographie du
Péloponnèse, on trouve dix noms helléniques pour un seul nom slave.
C'est peut-être combattre une exagération par une autre (1).
Au reste, le Péloponnèse apparaissait, aux étrangers aussi bien
qu'aux Grecs, comme un pays slave.
S. Willibad, allant en pèlerinage à Jérusalem, vers 723, s'arrête à
Monemvasie, et, dit son biographe du xii" siècle, cette ville se
urbem Manafasiam in Slavi-
trouve dans la terre des Slaves : ad
nica terra (2).
L'histoire des Slaves de Morée ne fut pas sans éclat. Constantin
VII nousmontre établies, non pas dans la plaine où l'on comprendrait
très-bien qu'elles se fussent substituées à l'ancienne population,
mais dans la montagne même qui est ordinairement le refuge des
vieilles races, sur les deux pentes de ce Taygèle si célèbre dans les
guerres de Messénie, les deux tribus slaves des Milinges ('Màrr/yoi)
et desEzériles (3). Les premiers dans les défilés voisins de Sparte,
les seconds dans le voisinage d'Hélos : une partie au moins du ter-
ritoire des Ezérites, y compris Ezeron, leur capitale, était située dans
la plaine, et même dans les marécages de l'Eurotas, si nous en
jugeons par Tétymologie slave de leur nom. Ce qui le prouverait en-
core, c'est qu'ils étaient taxés plus haut que les Milinges, complète-
ment montagnards.
Ces deux tribus étaient cantonnées dans les montagnes de Laconie,
comme on dit que s'établirent les Vandales du v^ siècle dans les
montagnes des Berbères ; et, comme ceux-ci, elles prirent les mœurs
indomptables, les habitudes de guerre et de pillage des anciens habi-
tants. Cette Kabylie slavonne était devenue pour les habitants de la
plaine le plus terrible des fléaux.
Les Empereurs eurent aussi souvent à diriger des expéditions
contre cette Slavinie du sud (4) que contre les Slavinies macédo-
niennes (5).
(l)Kiepert, //(Aa^^m'cAes Texle, p. 29, donne pour le Péloponnèse, la Hellade, la
Thessalie, îles exceptées, la proportion suivante : noms de localités slaves, les trois quarts ;
noms albanais, un dixième ; noms grecs d'origine moderne, un dixième : donc, un dixième
seulement pour les noms anciens. — Curieuse classification de ces noms dans Curtius, t. I,
p. 88.
(2) Vita S. Willibaldi, dans les Acla SS., juillet, t. II, p. 504.
(3j De Adm. Imp., c. SO, p. 221 et suiv. — MîXîy/ot, dans la Chronique de Morée,
V. 386, 1667, etc. — Chalcondjie, p. 35.
(4) Vita S. Willibaldi, p. 504. — Chronique de Morée, v. 1713, Ta •^/.ly.^iy.y..
(5) Théophane, a. 6230, p. 663.