L'Empire grec au dixième siècle; Constantin ... - mura di tutti

45G CONSTANTIN rOUniYIlOGÉNÈTE.
La Croatie, géographiquement plus compacte, que la Serbie, eut
aussi plus d'unité politique. Il n'y eut pas, en quelque sorte, compé-
tition des différentes régions du pa}s pour riiégémonie de la nation ;
il y eut peu de révolutions intérieures : Constantin
qui nous raconte
tant de révolutions chez les Serbes n'en rapporte qu'une pour la
Croatie (1)
: il est vrai qu'elle fut terrible, car elle détruisit les cinq
huitièmes des forces militaires du pays. En tout cas, la Croatie ne
changea qu'une fois de dynastie : après
l'extinction de celle des
Porinides ("2), et l'usurpation temporaire de Pribunia ou Privina, la
série héréditaire recommence en 920 avec Tomislav (3). Uien ne
prouve d'ailleurs que la seconde dynastie ne soit pas la continuation
de la première.
Cette stabilité relative des dynasties avait pour conséquence le
développement de l'institution monarchique. Elle se développait
d'ailleurs sans porter atteinte aux droits des joupans.
Les rois ne prenaient aucune mesure sans leur assentiment et
leur concours. Nous avons des privilèges fort anciens de Terpemir
en 838, de Muntimir en 892, de Crésimir, premier Roi, en 10r)9
et 1067 (A). Il s'agit de fondations ou de donations pieuses ; et tou-
jours le fondateur déclare qu'il agit avec le concours de ses joupans :
« Commune consilium, meis cum omnibus jupanis », dit le prensier ;
« Cum meis cunclis lidelibus et primatibus populi », dit le second;
« Una cum nostris jupanis, comitibus, atque banis, » etc. dans le pri-
vilège du troisième. Après la signature du prince viennent toujours
les signatures des joupans ou des ecclésiastiques présents.
La cour du roi de Croatie soit dans sa villa de Byaci ou Biaci (5),
soit dans son palais de Nona (C), ne manquait pas d'un certain éclat.
Comme à la cour des rois carolingiens, français, allemands, les
princes du royaume étaient revêtus de charges palatines. Dès 892,
on trouve parmi les signataires du privilège de Muntimir un Joitpan
paldlin, des Mavvvharii ou Macccchdrii, porte-massues (7), un Ca-
(1) De AcIdi. Iinp., c. 31, p. lui : la liillc tnlr»le roi Mirosl;iv et le ban l'rilmnia ; le
premier est assassiné par le second (1)17)
: de là, une guerre civile.
(2) Porina, premier prince connu. — /)(' Adin. Imp., c. 31, p. 149.
(3) Schafarick, II, 289. — I.ucins, II, i, p. 50.
(i) Lncius, II, 2, p. 61. — Ibid., p. G5. — II, 15, p. 97. — II, 8, p. 76.
(5) Luciiis, p. 62, 65 (années 838, 892). — l'osilion anjonrd'liui inconnue. — Schafa-
rick, II, 298.
(6) « In nostro nonensi ca'naculo résidentes .. — Lucius, 11, 8, p. 77.
(7) De yarÇoO/./.. massue. Raèki, Odionici, p. 90. L'origine grecque de ce mol mérite
d'être signalé. SiiiaT , M, 288. - Coidrn Ducange : grand cuisinier.