L'Empire grec au dixième siècle; Constantin ... - mura di tutti

LES PETCIIENÈGUES ET LES KHAZARS. 399
Dès le viii'^ siècle (787), les plus rapprochés de Cherson avaient
reçu les enseignemenls de saint Abo, emprisonné ensuite et décapité
par ordre du Khalife Mousa (1). Au ix"" siècle, ils avaient demandé des
missionnaires à Michel III, et, suivant une tradition, Saint Cyrille par-
tit avec son frère Méthode, pour leur prêcher le christianisme. Ce
fut à la table même du Khagan que Saint Cyrille discuta avec les rab-
bins juifs sur le Nouveau et l'Ancien Testament. 11 eut la gloire de les
vaincre :
le Khagan qui, à sa prière, avait déjà levé le siège de déviant
une ville chrétienne, lui accorda la liberté de deux cents prisonniers,
consentit à recevoir ses enseignements et écrivit à TEmpereur qu'il
autorisait dans ses états la prédication du christianisme (2). Quoi-
qu'il en soit de la vérité de cette légende, Bosporos, ou plutôt
Tamatarkha , enclavé dans leurs possessions, était, au temps de
Léon VI, le chef-lieu d'un évèché chrétien (3).
Le mahométisme avait fait chez eux des prosélytes dès 690 (4),
et dès 8G8 devint une des religions dominantes de la Khazarie (5).
Plusieurs générations de Khagans , avec une partie de la noblesse,
jjrofessèrent la religion des Khalifes.
Mais la religion la plus ancienne que la Khazarie ait reçu des peu-
ples civilisés, celle qui fit chez eux le plus de prosélytes, qui fut la
plus chère à cette nation et qui s'y maintint le plus longtemps, c'est
le judaïsme (6). Dès 81 après Jésus-Christ, les Juifs étaient étabhs
à Kertch et à Phanagorie (7). Dès 767, Isaac Sangari com-
mençait dans la Khazarie les missions judaïques. L'expulsion des
Juifs de tout l'Empire grec à la fin du viii* siècle y amena de nou-
veaux éléments de propagande (8). Le judaïsme jeta dans ce pays de
(1) Antoine Patriarche, discours XU. Ms. Soanien cité dans De Murait, p. 722.
(2) L. Léger, Cyrille et iMcllwde , p. 6b-72. — Ginzel, p. 24. — Waltenbadi,
p. 7. — En 868, ils renvoient tous les esclaves ciirétiens et se déclarent dévoués à l'Eui-
pire. Vie de S. Clément, citée dans De Murait, p. 737.
(3) Hypolyposis, de Léon VI. — Liste d'Epiphanius, de Chypre, dans les Cérém,
H, U.
(4) Elmacin, cité dans De Murait, p. 4bO.
(5) Ibn el-Asir, dans Fraehn, De Khazaris.
(6 Les militaires étaient musulmans ; le roi était toujours juif. On vil un jour, à la mort
du Khagan, celui à qui le trône revenait de droit, en être exclu et continuer à vendre des
pains sur la place : il était musulman. ILn Haoukal, dans Fraehn, Ue Khaz. p. 608. —
Maçoudi, II, 9, et s.
(7) De Murait, p. 450, d'après des inscriptions.
(8) Ibn-el-Asir, dans Fraehn, De AAo^aris.— D'Ohsson, p. 35. — Jîaçoudi, U, p. t6:
il vint encore des Juifs des pays romains, après les persécutions de Romain Lécapène ^944j.
Voir ci-dessus pa^e 276.