L'Empire grec au dixième siècle; Constantin ... - mura di tutti

34 CONSTANTIN PORPllYKOGENETE
ravie (1). Adopté en quelque sorte par la famille de son meurtrier,
son cadavre reposa dans Tlléroon de Constanlin-le-Grand, à côté
de celui de Basile I", à côté d'Eudokia , leur épouse commune, si
on en croit la malveillance, à côté d'Alexandre et de Léon YI, leur
équivoque progéniture (5).
Basile avait voulu par d'autres moyens conjurer le danger auquel
son propre crime avait de jiouveau exposé la couronne. Nous avons
dit qu'il n'y avait point de famille impériale, que sur aucune maison
il n'y avait ce signe d'élection qui, dans l'Europe moderne, a long-
temps consacré certaines familles pour la royauté. Basile voulut créer
cette distinction. Il renouvela ou inventa une loi de Constantin le
Grand sur le Palais de Porphyre ; il voulut que tous ses descendants
y naquissent (3), que le titre de Porphyrogénète leur fût une légiti-
mité et que de ce palais des accouchées émanât une noblesse qui fit
pâlir toute noblesse et toute illustration.
Il faut ajouter qu'à cette époque les textes, de plus en plus sou-
vent, font allusion à une consécration des princes par l'onction sainte :
Tov y^^inxuv Kvploy oocjù.ix, disait Théophile, en parlant de Michel 111(4),
et le Continuateur emploie la même expression pour Romain Léca-
pène(5).
Ces efforts persévérants finirent par être récompensés. Basile fut
le fondateur de la plus durable dynastie qu'on eût encore vue à By-
zance. Elle occupa le trône 189 ans, de 807 à 1059. Quiconque
avait du sang de Basile T' dans les veines, fût-ce un enfant comme
Constantin VII, comme Basile II et Constantin VIII, fût-ce une vieille
coquette comme Zoé ou Théodora, quiconque pouvait se dire Por-
phyrogénète, parut avoir des droits incontestés à l'héritage. Il se
trouva de leur temps d'illustres familles, de véritables dynasties de
glorieux généraux, comme celle des Phocas qui de Basile P'' va
jusqu'aux Comnènes ;
mais personne ne fut assez hardi pour mécon-
naitre les droits des Porphyrogénètes, deux fois sacrés par la nais-
sance dans la Porphjra, et par l'antiquité chaque jour plus respec-
table de leur race.
(1) Conl. sur Léon VI, c. 1, p. 383.
(2) Cérémonies, II, c. -12, p. 6i3.
(3) LuilpraniJ. Anlupodosis, I. 111, c. 31, p. ."^09. Anne Comnèni", VII, 'J, p. 32!*.
Labarle, le Palais des Empereurs, p. 93, 214.
(.i) Cont. sur Tliéopliile, c. I, p. 86 ; George, c. 2, p. 791.
(!)) Conl. sur C. l'orpii., c. 1, p. 436. Voyez d'aulres lexics ilans lît'i>k., .\iilœ ad
CœrUnonias, p. 301
.