L'Empire grec au dixième siècle; Constantin ... - mura di tutti

ETHNOGRAPHIE DES THÈMES d'EUROPE. 211
Puis viennent les légions des guerres civiles vivant à discrétion
sur le pays, comme les régiments de la guerre de Trente ans :
Sylla, la ruine d'Athènes, l'appauvrissement de Thèbes ;
c'est
c'est Mithri-
date, ce sont les pirates, c'est Pompée et César, c'est Brutus et Oc-
tave, Pescennius Niger et Septime Sévère, Liciniiis et Constantin,
etc.
Puis les guerres barbares : au F"" siècle, le soulèvement des na(ions
pannoniennes, l'insurrection, la répression en permanence sur la côte
d'Illyrie; au IP siècle, les Daces ;
au IIP et au IV^, lesGolhs; au V", Ala-
ric et le ravage de la Grèce continentale, Genséric et la dévastation
de la Grèce maritime ; au VP, les Antes, les Slaves, les Bulgares ; au
VIP, Baian et les Avares, Âsparuch et le retour des Bulgares, les in-
cursions slaves et arabes. Ainsi, la guerre frappait tantôt le nord, tan-
tôt le sud de l'Empire ; le vent de la destruction soufflait tantôt sur le
Péloponnèse et tantôt sur la Thrace ; il sautait du nord au sud, et du
cap Ténare aux bords du Danube.
Sans doute, jusqu'au VIP siècle, lEmpire maintint à peu près la
frontière du Danube et de la Save, et nominalement au moins, con-
serva ses provinces. Mais il eût bien mieux valu pour ces provinces
être une bonne fois conquises. La Gaule était plus malheureuse à l'é-
poque où les Francs et les Alamans étaient chaque année battus sur
son territoire et rejetés au-delà du Rhin, que depuis l'époque où Clo-
vis s'en empara définitivement. Conquises du premier coup par les
Goths ou par les Slaves, la Mésie, la Thrace, FlUyrie eussent mieux
conservé leur population. Le malheur fut que les barbares, pénétrant
sans cesse sur leur territoire, en étaient sans cesse chassés. C'était
double fléau, les barbares d'abord, puis les troupes impériales. Les
premiers toujours repoussés , où ils avaient espéré une patrie, ne
voyaient plus qu'un champ de bataille, un territoire de chasse ;
lieu de traiter la terre et les colons comme leur bien, ils détruisaient
tout ce qui leur tombait sous la main. Les Ostrogoths coupaient les
bras aux labourem's de la Pannonie ; les Avares empalaient ceux de
rillyricum ; les Slaves, tapis dans les roseaux ou le lacet à la main,
allaient à la chasse à l'homme dans les campagnes désertes ; ils cru-
cifiaient, pendaient la tète en bas, criblaient de flèches leurs prison-
niers. Ce flux et ce reflux de barbarie, plus funeste qu'une véritable
et permanente inondation, ces tribulations des paysans de Tlllyricum,
de la Mésie et du Péloponnèse, cent fois plus malheureux que ceux de
la Gaule, de 1 Espagne ou delltalie, cette lente extermination des vieux
peuples scordisques, triballes, péoniens, liburniens, cette agonie du
au