L'Empire grec au dixième siècle; Constantin ... - mura di tutti

236 CONSTANTIN PORPll\TxOGÉNÈTE.
nage, qu'il constitua aux deux angles septentrionaux de la Péninsule,
l'une sur le détroit, l'autre sur l'isthme, pour que nul, ni parterre, ni
par mer, ne pût pénétrer dans la presqu'île sans la permission de
l'Empire (I). Les Grecs conservent encore au sud, dans la presqu'île
Pylienne, Coron et Modon ; à l'est, resserrés entre les hauteurs du
Parnon et la mer, toute la plaine d'Argos et de Nauplia, tout le
canton de Prasto et d'Hagio Petro.
En outre, deux nouvelles cités grecques s'étaient formées, l'une
sur la côte occidentale, l'autre sur la côte orientale. De même que
les Vénètes, fuyant devant Attila, avaient fondé Venise dans les la-
gunes , de même que les Romains de Dalmatie, fuyant devant les
Slaves, avaient fondé Raguse sur un rocher, de même les Pélopon-
nésiens de Messénie choisirent un promontoire escarpé et y fondèrent
Arcadia; de même les Epidauriens Limériens choisirent quelques
îlots rocheux, déjà mentionnés par Strabon, et sur l'un d'eux bâtirent
Monemvasia (2), la ville au difficile accès, au sentier unique, qui
péniblement monte du rivage à la citadelle (3).
Enfin, Lacédémone qui se maintenait à côté de sa future rivale
Misiira, la puissante cité grecque à côté de l'humble bourg slavon,
avec ses quinze ou vingt mille habitants, avec ses murailles bien
cimentées avec la chaux et que les Franks trouvèrent encore debout
lors de l'invasion du xni° siècle (4). Dans les ruines de Sparte, ne
trouve-t-on pas encore aujourd'hui, dans la poussière de ces misé-
rables huttes, qui au plus beau temps de son histoire, à l'époque de
Thucydide, composaient seules la cité royale, ne trouve-t-on pas des
débris de thermes, de théâtres, d'hippodromes ; puis des débris
d'églises moyen âge et un pont byzantin sur l'Eurotas ; des murailles
byzantines qui ont pour base des murailles romaines (5) ? Tout cela
indique qu'après le temps où l'histoire a fait le silence sur elle, Sparte
a continué à vivre pendant des siècles ;
que la cité qui, au temps de
Thucydide, n'avait que la splendeur de sa gloire, a eu après i'asscr-
(1) Finlay, The Greece undcr llie Romans, p. 68. — La citadelle de Corinllie était une
vaste et vraiment formidable forteresse, 7r),2'.T'j /al jj-i/y. yoêspôv, dit la Clirotiiquc métrique
de Morée. Buchon, KccliPiclies sur la Principaiilé fianraise de Morée, t. 1, p. 87.
(2) Sur sa prospérité du ix° au xiii« siècle, Deville, Etude sur le dialecte tz-aconlen.
Un évcclié de Monembasie , dépendant de l'archevcclié de CorinlLe, dans Vllypotyposis de
Léon VL
(3) Falmerajer, Gesch. der Ilalbinsel, I, p. 187 cl p. 260 et suiv,
(4) Buchon, Voijikjc en Morée, — I\evh. sur la Prlnc, p. XLV-Vl. — Chronique de
Morée, v. 724-725.
(5) Mézicres, Vuy. en Lanmk, p. 391-31)8.