L'Empire grec au dixième siècle; Constantin ... - mura di tutti

PROPAGANDE RELIGIEUSE DANS LES PROVINCES. 275
drénus, auraient péri dans les supplices. La prise de Téphrice, sous
Basile l"', les transplantations de Zimiscès l'affaiblirent encore plus.
En Europe, les Pauliciens et Manichéens furent persécutés par les
Empereurs byzantins comme par les tsars de Bulgarie. Au xi* siècle
encore, sous Alexis Comnène, or brûlait ces hérétiques. Même les
Manichéens belliqueux de Philippopolis ne réussirent pas toujours
à imposer le respect de leur croyance au gouvernement grec (1).
2° Le judaïsme, devenu tout aussi dangereux, puisqu'il faisait
aussi de la propagande, fut poursuivi pendant toute la durée du Bas-
Empire. Aux lois de Justinien et de Justin contre les Juifs et les Sama-
ritains (2), succédèrent les Novelles de Phocas (3), dHIéraclius (4),
de Léon III (5), de Léon YI (6).
Héraclius les avait chassés de Jérusalem, sa nouvelle conquête.
Suivant Frédégaire, il se serait entendu avec son puissant contem-
porain Dagobert pour que le même jour, en Occident comme en
Orient, les Juifs fussent saisis et plongés dans l'onde régénéra-
trice (7). Une autre source occidentale nous révèle un troisième
prince qui aurait pris part à ce complot : Sisebotus, roi des Wisi-
golhs d'Espagne, ordonna de baptiser, la cinquième année d'Hé-
raclius, tous les Juifs de son royaume (8).
Basile I^' s'employa avec beaucoup de zèle à « envelopper dans
les filets du Christ, les Juifs, cette rnce incirconcise et de cœur
obstiné. » Il organisa des conférences où l'on travaillait à leur
prouver que le Christ était la tête de la loi et des prophètes. Il
accorda des primes à ceux qui se faisaient baptiser, les éleva aux
honneurs, à la noblesse, promit des exemptions d'impôts. Grâce à
ces moyens, et à d'autres plus énergiques dont son pertit-fils ne parle
point, il en décida quelques-uns à recevoir le baptême :
« c'était blanchir un nègre ;
mais
» lui mort, « ils retournèrent à leur
vomissement (9). » Son successeur Léon VI fit une novelle qui
infligeait aux relaps les peines de l'apostasie. Il « imposait silence à
(1) Cédrén., II, Ib3-lb4. — Alexiade, édit. de Paris, p. 131, lbi-7, 4b2-7.
(2) Juslinien, Nov. 129. — Justin II, dans Zachariae, t. III, p. Ib.
(3) Am. Thierry, Attila, t. II, p. iè.
{i) Morlreuil, I, 348, d'après Nicéphorc Patriarche et Cédrénus.
(o) Mortreuil, ibid. — Zachariae, III, 49, en note.
(6) Léon VI, ^'ov. b^, Corpus Kriegel, t. III, p. 53. — Zacharia;, III, p. 149. —
Basiliques, I, 1, b6, édit. Heimbach, t. I, p. 31.
(7) Frédégaire, c. 6b.
(8) Continuateur de Marins d'Avenches, dans D. Bouquet, t. XllI, p. 43.
(9) Vie de Basile, c. 9b, p. 341.