L'Empire grec au dixième siècle; Constantin ... - mura di tutti

LES ARABES D'ORIENT. ^'^"i
raconte le Continuateur, sur les Arabes de Tarse par le patrice Ba-
sile Hexamélite, stratège des Cibyrrhéotes. Le stratège aurait attaque
une flotte supérieure en nombre, se serait lancé au plus épais des
ennemis, aurait pris de sa propre main la galère amiralo, arrosé les
autres de feu grégeois et envoyé à Constantin VII une multitude de
prisonniers (1).
C'est encore vers cette époque (956-957) que la ville d\\dapa,
cette même ville devant laquelle Basile T' avait échoué, et dont le
destin réservait la conquête à un Constantin, son petit-fils, fut prise
par Bardas Phocas (2).
Constantin Vil, à ce moment, avait complètement renouvelé son
état-major; au vieux Baidas, il avait substitué ses deux fils Mcé-
phore et Léon, et c'était un beau spectacle, assure le Continua-
teur, que de voir ces deux frères combattre pour la cause chré-
tienne et mettre la terre musulmane à feu et à sang (3).
Ils savaient
bien, avec le concours de Feunuque Basile, mettre à la raison les
émirs de la frontière, Caramon, de Tarse, Izeth, de Tripoli, Seiff,
d'Alep, Nassir, de Mossoul (4).
Pendant que Nicéphore battait les Arabes en Syrie, Léon et Basile
les attaquaient sur l'Euphrate: en 957, ils prenaient Amide sur le
Tigre; en 958, ils prenaient Saniosate, sur TEuphrate ; en 959,
ils s'avançaient jusqu'au-delà du Tigre (5).
L'Euphrate était redevenu la base d'opération, le Tigre l'objectif
des légions romaines. Le monde musulman, déchiré par la guerre
civile entre Muizz Addawiah, maitre de Bagdad, et les princes Ha-
madanides, mailres de la Mésopotamie et delà Syrie, semblait tomber
en dissolution.
V.
Un o-rand désastre morilime avait un moment attristé tous ces
triomphes.
Depuis que sous le règne de Michel II, à la faveur de la révolte du
Thomas, les Arabes d'Espagne s'étaient emparés de la Crète et y avaii
bâti la forteresse de Chandax (824), ils étaient devenus le fléau des
mers byzantines. La Crète, si voisine de la Morée, de Cérigo, des
(1) Cool. sur C. vu, c. 29, p. 4o3.
(^2) Cédrén., H, 336. Voir ci-dessus pa^'cs 139-140.
(3) Cont. sur C. VU, c. 41. p. 439 ; c. 45, p. 462.
U) Cédrén, H, 340.
(5) Vv'eil, III, p. 1, et suiv. 16, 17 (Ibn Khaldounj. — Elmacin, p. 230.