L'Empire grec au dixième siècle; Constantin ... - mura di tutti

DE LA DIVISION DE l' EMPIRE GREC EN THÈMES. 183
la frontière arabe, pouvait dérober à leur attention, la Mésopotamie,
le Lycandos, le Sébastée, le Kolonée, dont Khordadbeh place la
capitale dans le thème Ârméniaque :
il continue sans doute à voir
dans ces quatre thèmes, des clisurœ, des dépendances des thèmes
cappadociens. Même silence sur Chypre que les auteurs arabes savent
bien appartenir à leurs compatriotes, sur Samos, sur la mer Egée,
etc. (1).
III.
Quel est le caractère de cette division de l'Empire en thèmes ?
Quel est le sens de ce mot ? Quelle est l'origine de ce nouvel état
de choses ?
• ,
,
La géographie du x' siècle nous met en présence d une termmolo-
gie administrative complètement différente de celle de la Nolilia. 11
ne^i plus question de diocèses, de provmciœ, de civitates, mais de
Ihèmes, de turmœ, de bandi, de clisurœ ; plus question de préfets,
de vicaires, de consulaires, de prœsides, de correcteurs, mais de
stratèges, de turmarques, de clisurarques. Toutes les idées de gou-
vernement civil que réveillah'nt les expressions de la Nolilia, s'éva-
noui-«ent devant celles des Thèmes et du De Adminislrando. A hre
ces deux ouvrages, il semble qu'il n'y ait plus dans l'Empire de
gouvernement civil.
Et, en effet, ce n'est que dans le livre II des Thèmes que le Por-
phyro^énète s'avise de reproduire la division de la Nolilia et du
Synecdemos d'Hiéroclès par préfectures ou Eparchies : prœfectura
Thraciœ, sub considori, civitales qnaluordecim.. Un moment on est
tenté de croire que sous la division de l'Empire en thèmes, division
évidemment militaire, s'est maintenue l'ancienne division civile en
eparchies, .ou préfectures, et en civilales. Mais on ne tarde pas à s'aper-
cevoir que l'auteur, faute de pouvoir nous renseigner sur des pays
qu'il ne connaît plus, s'est contenté de transcrire des passages d Hie-
roclès. .
D'ailleurs, il serait étrange que pour les provinces d Orient, riches
et paisibles, toutes traces de division en préfectures, toutes traces de
gouvernement civil, eussent disparu, et qu'elle se fussent conservées
(1) Ibn Khordadbrh :
Induction et notes de M. Barbier de Mejnard. Journ. asiatique,
mai-juin 186a ; noies de M. Defrémery, ibid., foricr, mars 1S6G. - Edrisi, Irad. Jan-
bert, l. Il, p. 299. — Maçoi.di, ni traduit, ni même édité sur cette partie. — ^acouby
(ix« siècle) perdu. Un mol seulement dans Aboulféda, édil. Reinaud, l. I, p. 28'2.