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L'Empire grec au dixième siècle; Constantin ... - mura di tutti

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150 CONSTANTIN PORPHYROGÉNÈTE.<br />

pré<strong>di</strong>ction, soigna Basile dans une mala<strong>di</strong>e, le combla de présents,<br />

l'adopta pour son fils et lui fit promettre qu'il se souviendrait d'elle<br />

quand il serait Empereur (1). A la cour, le César Bardas ne l'eut<br />

pas plutôt vu qu'il déclara à ses amis que c'était celui-là qui devait<br />

être fatal à sa famille (2) ;<br />

l'Impératrice-mère Théodora tomba éva-<br />

nouie à son aspect, parce qu'elle reconnut en lui, à certains signes que<br />

lui avait révélés feu l'Empereur Théophile, l'exterminateur de la dy-<br />

nastie (3).<br />

Il est certain que plusieurs des présages dont <strong>Constantin</strong> a gra-<br />

tifié son aïeul <strong>au</strong>rait suffi pour lui faire abattre la tête sous un mo-<br />

narque soupçonneux :<br />

et si Michel III n'en fit rien, c'est qu'il lui<br />

<strong>au</strong>rait fallu, pour les mêmes motifs, exterminer la moitié de la nation.<br />

Mais pour un homme neuf et superstitieux comme le jeune paysan<br />

d'AndrinopIe, ces pré<strong>di</strong>ctions durent être un stimulant puissant :<br />

parce qu'on lui avait pré<strong>di</strong>t l'Empire, il fit tout ce qu'il fallait pour<br />

l'atteindre. Se regardant comme l'homme du destin, tous les moyens<br />

lui furent bons pour se mettre en possession d'un trône qui lui appar-<br />

tenait et dont il était tout <strong>di</strong>sposé à considérer le possesseur actuel<br />

comme un usurpateur. Ni la vie de Bardas, dans la famille duquel<br />

il avait fait sa fortune, ni celle de Michel III, qui avait partagé le<br />

trône avec lui, ne lui furent sacrées. Cette vision d'Empire le fasci-<br />

nait ; il suivait sans scrupule le poignard fantatisque qui le guidait à<br />

l'accomplissement de ses destinées ; il crut accomplir innocem-<br />

ment l'arrêt du destin et supprimer un obstacle sans commettre un<br />

crime. C'était la f<strong>au</strong>te de Michel III, s'il s'opposait à l'accomplissement<br />

des promesses du ciel, s'il faisait mentir S. Elie Thesbite et S. Diomède<br />

le Martyr. Comme le <strong>di</strong>t <strong>Constantin</strong> VII, c'est lui-même<br />

« qui aiguisa contre sa poitrine le glaive des meurtriers (4). »<br />

Tel est le rôle de messie, promis et annoncé par les saints et les<br />

prophètes, que <strong>Constantin</strong> VII réserve à son aïeul ; c'est la théorie de<br />

l'homme providentiel telle que pouvait la concevoir, <strong>au</strong> x'' <strong>siècle</strong> et<br />

à Byzance, rhéritrer d'un grand nom.<br />

Et telle était à cette époque l'universalité avec laquelle s'exerçait<br />

l'empire de ces idées, que les mêmes historiens que nous trouvons<br />

sur d'<strong>au</strong>tres points si critiques et si incrédules, ne révoquent pas en<br />

doute cette prédestination et reproduisent à peu près textuellement<br />

{{) Vie do Basile, c. 1 1, p, 227 el suiv.<br />

(2) lliiii., c. 14, p. 232.<br />

(3) Ibid., c. 15, p. 233.<br />

(4) Ibid., c. 20, p. 242.

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