L'Empire grec au dixième siècle; Constantin ... - mura di tutti

ROLE I.lTTHIiAir.E DE CONSTANTIN. 77
croate, russe, polonaise, etc., et sert à désigner les païens, rien ne
prouve que ce mot panslave ne soit pas une imitation du mot latin :
les Slaves dllixrie ei du Nord sont tous voisins de peuples dont la
langue nationale ou la langue d"église était le latin.
Il y a plus d'iine erreur ethnographique dans les écrits de Cons-
tantin ; il fait des Vénitiens un peuple de race franque (1) et des Hon-
grois une nation turque ; il rattache à une même famille les Goths,
les Lomhards et les Avares (2)
; il assimile encore les Avares et les
.Slaves (3). Contrairement à tous les témoignages, il croit que les Na-
rentans, les Terbuniens, les Diocléens, etc., appartiennent à la race
serbe, tandis que cet ensemble de pays est désigné par le Preshytcr
Diocleas et les chroniqueurs vénitiens sous le nom de Croatie Rouge
par opposition à la Croatie Blanche ou septentrionale, et que le paysan
narentan ou terbunien, encore aujourd'hui, déclare appartenir à la
nation Croate :
va même ,
narodu
firvalskoga. L'historien croate, M. Racki,
à ce propos, jusqu'à déclarer que Constantin VII était
« un faible ethnologue. (4). » Mais on verra combien de services
rendus à Tethnographie rachètent ces erreurs de détails qui, toutes,
ont leur explication ou leur excuse.
Quant à l'histoire proprement dite, élevé paf ses maîtres suivant
les principes deTéducation byzantine au x'- siècle, Constantin VII se
souvient peu des Romains, un peu plus des Grecs (surtout au point
de vue littéraire), beaucoup des Israélites et des premiers siècles
chrétiens. Dans ses études sur les pays qui furent autrefois l'Empire
romain, les souvenirs romains lui viennent rarement à l'esprit (5) ;
ce sont plutôt les souvenirs homériques, bibliques, ecclésiastiques :
l'Iliade et TOdyssée, les Actes des Apôtres, les légendes hagiogra-
phiques, etc.
Pour l'histoire contemporaine, il connaît peu les pays de l'Occi-
dent. S'il parle de l'Espagne, c'est de l'Espagne antique et non pas
de celle du moyen âge (0), qui pourtant échangeait avec l'Empire
(1) D" Adm. Imp., c. 28, p. 123.
(2) Ibid., c. 2b, p. m.
(3y Ibid., c. 29, p. 126.
(4) • Slab narodopisac. • Ocjena slarijih izvora : Konstanlin Porphyrogenela, dans
le Knjiztvnik, Agram, 1864-, i"^ livraison, p. 64. — Odlomci iz drzavnoga prava
hrvatsfioga, Vienne, 1864, p. 16.
(3) Graves erreurs sur la Dalmatie ronnaine, sur Diocliic. De rldm. Imp., c. 29, p. 12o-
12C. — Singulier souvenir consacré à Dioclétien , Thèmes, 11, 9^ p. b7-o8, etc.
(6) De Adm. Imp., c. 23-24, p. 106-110.