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IMG - Archipel - UQAM

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justement à la réalité. Jung, de son côté, faisait une distinction entre deux types de création. L'une est<br />

« psychologique» et elle est liée à ce qui s'apparenterait à une intensification des matériaux de la<br />

conscience. L'autre est « visionnaire» et elle réfère aux profondeurs insondables de l'esprit humain. Et<br />

Jung poursuit cette perspective en nuançant la définition même du créateur. « He further distinguishes<br />

the private personality of the artist and the nature of his activity as an artist, which latter he sees as an<br />

"impersonal creative process". The creative activity in a general human process of which the artist is,<br />

in his art, the impersonal embodiment, taking us back to that lev el of experience at which it is the man<br />

who lives, and not the individual 265 ». Si donc la réalité de référence pour la création n'est plus celle du<br />

monde et donc la nature, elle n'est peut-être même plus celle de l'artiste qui, consciemment ou<br />

inconsciemment, est à la recherche d'un autre réel. Cette idée amenant un retour inattendu de la<br />

question du singulier et de l'universel lié au fait que, dans sa démarche individuelle et par sa création,<br />

cherchée au plus profond de lui-même, c'est le fond générique de son humanité que l'artiste retrouve.<br />

109<br />

Une tension supplémentaire est même amenée au débat par les théories de la perception qui incitent à<br />

penser que ce l'on nomme réalité n'est jamais extérieur à l'homme au sens d'une neutralité et d'une<br />

virginité première. En effet, l'œil, ne fonctionnant pas comme une caméra, ne voit ou ne reconnaît ce<br />

que nous appelons le réel qu'en fonction d'un processus éducatif nécessaire pour la conversion de<br />

l'image en signification. Avant même que n'intervienne l'ouvrage de l'artiste, la réalité de la nature est<br />

donc déjà humanisée et elle est le produit de la culture. C'est d'ailleurs si vrai que les anthropologues<br />

ont largement prouvé ces conclusions dans de nombreuses études. On en arrive alors à cette première<br />

conclusion que, si les concepts permettant de qualifier l'œuvre de l'artiste sont encore l'imitation ou la<br />

création, la polémique première initiée par la confrontation des idées de Platon et d'Aristote demeure<br />

féconde. «Art is the imitation of reality, and this may be valued as a form learning or record, or<br />

dismissed as a mere fiction - second-hand reproduction - or falsehood. Art is creation, and this may<br />

be valued as revelation and transcendence, or dismissed as mere fancy or phantasl 66 ».<br />

Cette déclaration confirme à nouveau que nous sommes, parlant et nous intéressant à l'art, sur<br />

un domaine où il sera difficile de ne pas reconnaître que les questions antiques sont encore actuelles.<br />

Ce qui est frappant, en refaisant ce parcours, c'est que si les réponses s'accumulent et qu'elles se<br />

voudraient souvent définitives, les questions demeurent. La difficulté que nous avons alors est de<br />

considérer qu'elles ne se posent pas comme un problème à résoudre mais comme une ouvertme,<br />

stimulante et épuisante à la fois, où l'esprit s'agite entre des pôles opposés. Les propositions<br />

s'accumulent avec les siècles et elles nous parlent encore, tout comme elles nous sont souvent utiles<br />

pour parler de l'art. La matière grandit donc et on pourrait penser qu'elle pourrait faciliter la<br />

265 Ibid., p.3) .<br />

266 Ibid., p.35.

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