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IMG - Archipel - UQAM

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partager car il me touche et me paraît porter encore nombre de propositions de réponses à des<br />

questions dont nous ne cessons de renouveler la forme, conune pour mieux les oublier. Elles<br />

deviendront des enjeux politiques éminents pour l'amélioration des conditions de vie dans le projet du<br />

Front populaire en un temps où le concept de loisir corrcspondait encore à l'idée d'un temps libéré et à<br />

l'esprit d'une éducation humaniste plutôt qu'à une industrie occupationnelle et ses multiples addictions<br />

consuméristes. Toutefois, on verra aussi combien ces perspectives, ces milieux et leurs organes sont<br />

aussi marqués par une pensée dite «non-conformiste », portée dans l'entre deux guerres par une<br />

jeunesse critique des dérives diverses de l'État et de la société. Les sources de ce mouvement qui<br />

appelle au personnalisme, au communautarisme, au fédéralisme et à la technocratie, se veulent<br />

révolutionnaires mais ont de fortes connivences avec le maurassisme. Ces enjeux qui marqueront aussi<br />

le Québec de l'après-guerre, influenceront la politique de jeunesse et certaines institutions portées par<br />

la première période du régime de Vichy. Leurs acteurs seront ensuite nombreux à faire le choix de la<br />

résistance à l'occupant et cet esprit se poursuivra donc en relation avec d'autres dynamiques<br />

internationales. L'après-guerre fera en effet de l'État le support d'une évolution technocratique,<br />

planificatrice, aménageuse, décentralisatrice, fédéraliste et européenne dont le modèle présente de<br />

nombreuses connivences américaines. Il est d'ailleurs intimement associé à l'idée d'une « troisième<br />

voie », qui s'alimente à la source de ses pensées non-conformistes peu souvent évoquées en France et<br />

aux caisses de fondations privées américaines, masques et prête-noms des institutions et du système de<br />

même origine.<br />

Je montrerai ensuite que la malléabilité et la polyvalence, y compris linguistique, du mot culture<br />

est la raison de la difficulté qui demeure à la définir mais aussi de la facilité à l'exploiter à différents<br />

niveaux et dans différentes configurations. Le projet d'un ministère des a11s français, supplanté par une<br />

orientation dorénavant culturelle, signe Je début d'une appropriation institutionnelle de l'art, parallèle à<br />

celle du marché. Marqué d'abord par la personne de son fondateur, il est axé sur une relation quasi<br />

mystique à j'art et l'idéologie du choc culturel. Il est également porté par une orientation<br />

décentralisatrice qui se manifeste dans une volonté d'aménagement du « désert culturel» français.<br />

Cependant, rapidement, on constatera les limites de ces stratégies et si le fait du prince demeure<br />

toujours en ce domaine des politiques publiques, c'est le choix d'une réflexion plus technocratique, en<br />

tout cas plus professionnelle, qui est fait. Dans ce mouvement qui interroge notanunent la<br />

démocratisation de la culture et aussi le soutien aux 311s, les influences sont diverses et marquées par<br />

les débats internationaux. L'UNESCO paraît y tenir une place plus éminente qu'on en convient<br />

souvent. En tout cas, ses conférences diverses et les conventions qu'elles adoptent révèlent de<br />

nombreuses dimensions particulièrement actives sur l'évolution des politiques culturelles et la<br />

dissolution progressive des enjeux de l'art en leur sein. Plus encore, on peut redouter que l'on en arrive<br />

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