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Francfort, une rencontre entre le journaliste américain Melvin J. Lasky et les deux ex-communistes<br />

allemands, Franz Borkenau et Ruth Fischer. Ils planifièrent pour l'année suivante, une conférence de la<br />

gauche non conununiste et c'est le 26 juin 1950 que s'ouvrait au Palais Titania de Berlin, ville<br />

emblématique alors, le Congress for Cultural Freedom. Il était placé sous la présidence conjointe des<br />

philosophes John Dewey, Bertrand Russell, Benedetto Croce, Karl Jaspers et Jacques Maritain.<br />

L'initiative réunit deux cents délégués internationaux et un large public que l'on estime à quatre mille<br />

279<br />

personnes. Les travaux furent notamment marqués par la nouvelle de l'invasion de la Corée du Sud par<br />

les troupes du Nord qui avait eu lieu la veille. Les débats furent vifs et on se souvient de la part<br />

importante qu 'y prirent Arthur Koestler et le socialiste italien Ignazio Silone. Leurs positions<br />

respectives résumaient les orientations dans lesquelles pourraient s'engager une opposition au<br />

communisme recherchant ladite «troisième voie ». Koestler favorisait un assaut rhétorique frontal<br />

alors que Silone proposait plus subtilement que l'Ouest promeuve des réformes sociales et politiques<br />

de manière à coopter ['influence du communisme. Même si certaines conclusions de la conférence<br />

provoquèrent les réactions de quelques factions de l'administration américaine, il fut décidé que le<br />

Congress for Cultural Freedom serait pérennisé. Pour ce faire, il serait soutenu financièrement par la<br />

C.I.A. via diverses fondations privées alimentées par les fonds de l'agence. C'est le National Security<br />

Act du 26 juillet 1947 qui l'avait créée pour coordonner les services de renseignements militaires et<br />

diplomatiques. Deux ans plus tard, le Congrès des États-Unis prenait une décision autorisant le<br />

directeur de la C.I.A. à engager des fonds sans avoir à en rendre compte. Ainsi que le constate et<br />

l'analyse Frances Stonor Saunders, c'est alors que débute ce qu'elle appelle The Cultural Cold War<br />

ainsi que le rôle très particulier du C.C.F. et de ses affiliés. « lt was not to be a centre of agitation, but a<br />

beachhead in western Europe from which the ad vance of Communist ideas could be halted. It was to<br />

engage in a widespread and cohesive campaign of peer pressure to persuade intellectuals to dissociate<br />

themselves from Communist fronts or fellow traveling organizations. It was to encourage the<br />

intelligentsia to develop theories and arguments which were directed not at a mass audience, but at the<br />

small elite of pressure groups and statesmen who in turn determined government policy. It was not an<br />

intelligence-gathering source, and agents in the other CIA divisions were warned not to attempt to use<br />

it as such 834 ». Suivant le fil de sa propre démonstration, Guilbaut date de 1951 l'achèvement de<br />

l'installation de l'expressionnisme abstrait et, conséquemment, de la domination new-yorkaise sur l'art<br />

moderne. C'est alors qu'a lieu le Ninth Street Show dans un bâtiment loué grâce à l'aide financière de<br />

Leo Castelli qui deviendra l'un des galeristes new-yorkais et mondiaux les plus connus. L'exposition<br />

réunit les travaux de soixante et un artistes qui sont principalement des expressionnistes abstraits. La<br />

834 Frances Stoner Saunders, The Cultural Cold War. The CfA and the World ofArts and Lellers, New York, New<br />

Press, 2000, p.98.

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