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IMG - Archipel - UQAM

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mot s'applique directement à ce qu'elle décrit - car elle concerne toutes les disciplines et toutes les<br />

formes d'interventions. Pour ces dernières, on pensera à des soutiens à des médias et des revues, à des<br />

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industries culturelles ou aussi à des événements. Un exemple entre mille fut la Conference of<br />

Twentieth Century Music de Rome en 1954. Elle concentrait ses travaux sur la musique atonale et le<br />

dodécaphonisme et on sait combien ces recherches étaient peu en faveur dans l'URSS d'alors. De plus,<br />

des liens privilégiés avec des institutions prestigieuses telles que l'Orchestre Philharmonique de<br />

Boston permettaient d'organiser des tournées pour les lauréats des concours associés aux rencontres<br />

internationales. Peu à peu, en musique comme dans les autres disciplines, un nouveau maillage<br />

international, impliquant les créateurs les plus novateurs se mettait en œuvre. Pour ce qui concerne les<br />

arts plastiques, il ne faut pas oublier que, parallèlement, le monde de l'art est devenu un marché qui est<br />

donc, par le fai t, à présent dominé par les USA. Les prix des œuvres contemporaines y atteignent, en<br />

fonction du caractère exceptionnel de leur nature propre et de leurs acquéreurs, des sommets qui<br />

étaient jusqu'alors inconnus. Cette orientation ne s'est pas démentie depuis, ni la domination de la<br />

référence new-yorkaise, tant pour la renommée de la place - en terme commercial et spéculatif - que<br />

celles de ses galeristes ou de ses institutions.<br />

4.3.4 Du marché au système de l'art<br />

Une des autres dimensions du marché de l'art tient, comme on l'a déjà vu, aux enchères. Elle a<br />

touché d'abord, c'est en tout cas sous cet angle qu'elle est la plus connue, ce que l'on pourrait appeler<br />

l'art ancien 844 . Toutefois cela n'est pas aussi tranché puisqu'on peut dire que ce marché des enchères<br />

est aussi investi dans ce que l'on pourrait appeler l'appréciation d'un artiste, y compris et même a<br />

fortiori lorsque celui-ci est encore vivant. Comme on l'a déjà vu, certains marchands français<br />

n'hésitaient pas, dès le début du XX e siècle, à recourir aux enchères pour faire artificiellement grimper<br />

les valeurs de référence. La pratique est bien entendu frauduleuse mais elle rend compte du fait que les<br />

ventes ainsi réalisées permettent d'établir un cours et servent d'étalon pour fixer le prix en galerie. En<br />

France, le marché des enchères a été longtemps le monopole des commissaires priseurs. Bien que la<br />

plus prestigieuse, sa dimension artistique était marginale et entre les mains de quelques offices portés<br />

par des professionnels très spécialisés, au moins à Paris, et qui demeurent le plus souvent de véritables<br />

figures 845 du milieu, comme de l'art. Il faudra attendre les obligations liées à la définition de la libre<br />

concurrence dans la législation européenne pour que leur privilège soit défait en 2000 au profit des<br />

grandes maisons anglo-saxonnes dont les moyens et l'influence sont inversement proportionnels à leur<br />

844 Encore faut-il plutôt comprendre cette dénomination comme qualifiant des œuvres qui ne sont plus<br />

commercialement vierges.<br />

845 On pensera à MC Jacques Tajan, MC PielTe Cornette de Saint-Cyr, ou MC Maurice Rheims (1901-2003), qui a<br />

succédé en 1976 à ]' Académie Française au fauteuil de Raymond Aron.

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