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IMG - Archipel - UQAM

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«pré-romantique », se situe déjà au «crépuscule du classique» et si ce que l'on pourrait appeler les<br />

statuts sociaux singuliers de l'ait et de l'artiste sont assurés, il semblerait que l'art échappe<br />

parallèlement à l'évidence de l'entendement 'humain. Plus largement, une séparation est à l'œuvre<br />

depuis le XVIe siècle déjà dans le regard porté sur le monde. Elle passe d'abord par l'identification du<br />

domaine de la connaissance ou de la science et de celui de la normativité ou de la loi mais, dans un<br />

premier temps et jusqu'au XVIIIe siècle, l'ait fait encore partie intégrante d'un monde symbolique<br />

unifié. Puis c'est comme si, conformément à l'exposé des encyclopédistes, au moment même où l'on<br />

reconnaît les arts libéraux, des définitions s'avéraient nécessaires pour teconnaître les œuvres relevant<br />

de l'art.<br />

L'art devenant sujet, la première partie de cette étude traitera des différentes dimensions de<br />

l'épanouissement de son autonomie. Tout comme l'émergence du concept n'est pas un processus sui<br />

generis, les réflexions thématiques qui multiplient ses appropriations et leurs enjeux prennent leurs<br />

sources dans une sphère «artistique» qui remonte à l'antiquité. Ses propositions anticipatrices et<br />

toujours fécondes marquent souvent encore les limites du débat: c'est comme un modèle analytique et<br />

sensible qui s'est constitué progressivement. Pour baliser le chemin de cette genèse, je prendrai<br />

quelques guides et j'ai souhaité prendre la référence de pensées qui, si elles présentent évidemment des<br />

dimensions universelles, s'inscrivent aussi dans des contextes culturels offrant de multiples nuances.<br />

C'est tout d'abord Élie Faure pour sa fertile et très sociologique proposition d'un «grand rythme»<br />

animant les résonances des évolutions parallèles de l'art et de la société. C'est aussi parce que, même<br />

s'il est historien d'art et s'il a une connaissance experte des œuvres et de leurs contextes de création, il<br />

prend le risque de tenter de les situer dans un mouvement plus général d'intégration et de<br />

désintégration sociales correspondant avec un affinement continu de leur singularité. Suivra la<br />

restitution du tchèque Jan Patocka: dans L'art et le temps il décrit les prémisses et l'installation d'un<br />

débat qui, construisant peu à peu une pensée spécifique, établit et s'approprie en même temps l'espace<br />

de l'art. Dans sa démonstration, je dirais qu'il y a plus qu'une enquête érudite et concentrée. Par l'art,<br />

il exprime une analyse phénoménologique où le «Dasein humain est pensé comme l'accomplissement<br />

d'un triple mouvement dont les dimensions correspondent à celles de la structure temporelle de<br />

l'existence ». « L'enracinement» tire son nom du rapport à la « proto-structure qui détermine le milieu<br />

et le cadre général de la vie» qui fait que l'individu «s'adapte à ce qui est déjà là, entre en possession<br />

de la dimension passée de l'existence, expérimente sa finitude, la dépendance qui le renvoie aux<br />

choses ». C'est cette dépendance qui fait que la deuxième phase relève de la « reproduction» qui est<br />

aussi une appropriation. Et le troisième mouvement, rendu possible par les deux premiers, est la<br />

«percée» qui intervient quand l'individu ayant pris en compte sa «finitude» confrontée à<br />

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