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IMG - Archipel - UQAM

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permettant d'en décider c'est que l'on soit confronté au produit d'un« libre arbitre dont les actions ont<br />

pour principe la raison 312 ». Débute alors une série de distinctions qui permettent d'identifier l'art.<br />

Puisqu'il s'agit d'un produire, il nécessite une habileté mais celle-ci relève d'un savoir-faire et non<br />

d'un savoir, ce qui distingue l'art de la science conune une faculté pratique ou technique est distincte<br />

d'une faculté théorique. Il ne peut non plus se confondre avec l'artisanat qui est un travail<br />

potentiellement désagréable qui, même quand son but est de procurer de l'agrément, trouve sa<br />

légitimité principale dans le fait qu'il est « mercantile». L'art procurant, quant à lui, du plaisir, doit<br />

relever du jeu: cette déclaration permettant à l'auteur une pondération inunédiate sous la forme d'un<br />

nouveau «comme si», car il se montre conscient de la difficulté de la création artistique. Sa<br />

démonstration se poursuit ensuite par sa définition des «beaux-arts ». «Si l'art, approprié à la<br />

connaissance d'un objet en puissance, se contente d'entreprendre ce qu'il faut pour que cet objet soit<br />

en acte, c'est un art mécanique; mais s'il vise inunédiatement au sentiment de plaisir, c'est un art<br />

esthétique, et il s'agit alors soit d'un art d'agrément, soit des beaux-arts. L'art est d'agrément quand sa<br />

fin est que le plaisir accompagne des représentations en tant que simples sensations; tes beaux-arts ont<br />

3<br />

pour fin que le plaisir accompagne les représentations en tant que modes de connaissance 3 / ». Je dirais<br />

alors plutôt qu'il s'agit de la progression convergente d'une réflexion qui privilégie toujours la<br />

connaissance pour compenser les limites d'un mode scientifique exclusif. Lcs beaux-arts sont en effet<br />

un mode de «représentation qui stimule la culture des facultés de l'âme en vue de la communication<br />

en société 314 ». C'est donc nécessairement un« plaisir de la réflexion et c'est ainsi que l'art esthétique,<br />

les beaux-arts, a pour critère, non la sensation, mais la faculté réfléchissante 315 ». De cette<br />

démonstration, je tire personnellement deux conséquences implicites. La première consacre une<br />

dimension sociale pour les beaux-arts et touche à la fois les œuvres et les artistes. La seconde tient au<br />

fait qu'elle porte une dimension intellectuelle, car qu'elle s'adresse à son agir, c'est-à-dire à l'objet<br />

représenté, à la représentation ou à ses modalité, elle interroge l'esprit dans et par la forme. On sent<br />

alors que le terrain est ainsi préparé à un questionnement de plus en plus narcissique du sujet<br />

pleinement identifié. Mais si les beaux-arts deviendront leur propre sujet de réflexion, celle de Kant est<br />

encore située dans une époque dans laquelle leur mission est la représentation de la nature. Elle<br />

suppose de ce fait un questionnement complémentaire car si c'est là un donner à voir, il y faut des<br />

conditions qui sont celles de 1'« exactitude» qui, pour qu'elle soit totale, ne doit pas être<br />

6<br />

« laborieuse 3 / ». Pour y parvenir, même si des règles sont indispensables, elles sont insuffisantes car<br />

312 Emmanuel Kant, Critique de lafaeullé de juger, op. cit., § 43, p.256.<br />

313 Ibid., § 44, p.258-259.<br />

314 Ibid., § 44, p.259.<br />

315 Idem.<br />

316 Ibid., § 45, p.261.<br />

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