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IMG - Archipel - UQAM

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une finalité ou un aboutissement. Mais il y en avait aussi un autre, origine potentielle, qui méritait<br />

d'être éclairci pour confirmer son influence essentielle. Il tenait à la définition contemporaine de l'art<br />

et c'est ce que les échanges avec Michel Freitag, mon directeur, m'ont fait mieux admettre.<br />

L'orientation du présent travail lui doit beaucoup tout comme à ses réflexions théoriques dans la suite<br />

desquelles il se situe. Dans ce premier éclairage, le questionnement de départ exprimant la motivation<br />

de cette recherche relevait de la perception, et peut-être même de l'épreuve, d'un malaise radical<br />

touchant à la nature de ce qui se fait sous le nom de l'art et sous ses auspices. Il concerne la manière<br />

dont l'art est produit, se signe, se laisse reconnaître et valoriser, se fait diffuser et vendre. Il concerne la<br />

nouvelle confusion de l'art et de la culture dans la culture de masse et dans les médias, sa gestion dans<br />

un monde de l'art patiemment construit et rapidement transformé en système de l'art. Ce malaise<br />

touche donc aussi à la difficulté qu'il y a à rassembler, sous un même concept « inchangé », l'art<br />

d'aujourd'hui et l'art d'hier, l'art d'ici et l'art d'ailleurs. Il interroge ce qui reste l'effet d'un effort de<br />

condensation de la dimension esthétique et ce qui résulte de la volonté de sa destruction. Car c'est bien<br />

à l'abolition de toute forme et de toute spécificité de ce domaine privilégié que l'on semble confronté,<br />

encore que la pratique contemporaine veuille néanmoins conserver la référence à l'art comme une<br />

marque de commerce et comme une distinction sociale ou professionnelle. C'est donc à partir de<br />

l'expérience de ce malaise, de sa reconnaissance comme malaise peut-être morte(', et pour pouvoir en<br />

faire l'analyse en connaissance de cause - en connaissance d'objet - que j'ai construit ce travail.<br />

Pour ce faire, j'ai formé le projet de revenir aux sources de l'art et d'en retracer le cheminement<br />

historique et sociologique pour en comprendre l'état présent, et non seulement sa signification<br />

subjective qui se donne dans le vécu immédiat.<br />

2. Pour commencer cette rétrospection de manière claire, et je pourrais même dire avant de la<br />

débuter, il me faut aussi poser clairement un autre préalable. Il tient à .la distinction structurante,<br />

conceptuellement parlant, entre ce qui appartient au domaine de l'art et ce qui est beaucoup plus et<br />

universellement d'ordre esthétique. Je dirais bien entendu que le questionnement de j'idée de l'art et la<br />

construction de son concept moderne qui nous sert toujours de référence, y compris pour le trahir,<br />

s'insère dans l'interrogation plus large de l'idée de beauté. Leurs interdépendances sont d'ailleurs<br />

telles que, bien souvent, elles engendrent la confusion. Plus encore, ce brouillage occulte leur<br />

commune appartenance, leur origine partagée, qui se situe en amont. Le mot esthétique existait avant<br />

de prendre le sens disciplinaire et spécialisé que nous lui connaissons maintenant. Il avait un lien fort<br />

avec l'idée de beauté qui est toujours présent dans certains usages contemporains de sa forme<br />

6 Pour cette idée, pour tout ce qui s'est bâti autour d'elle mais aussi plus largement pour la société telle qu'elle<br />

s'est constituée dans la modernité et à laquelle elle a participé largement ainsi que l'a déjà montré Michel Freitag<br />

dans plusieurs de ses ouvrages.<br />

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