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de l'expérience esthétique et des finalités pratico-cogmtlves de l'action et de la communication<br />

symbolique l07 ». La place est donc faite aussi bien à l'artiste qu'à l'amateur et « la perception de la<br />

forme devient réflexive, sous le mode d'une appréhension objective du style, et la capacité subjective<br />

de cette appréhension se réfléchit elle-même dans le sujet, en tant que goût »108 Il appartient ainsi à<br />

l'individu de faire la synthèse subjective de sa sensibilité et de son entendement du monde. La forme<br />

sensible qui est le fruit de « l'expression esthétique - disons désormais artistique - est donc animée par<br />

l'exigence ou la tension intérieure d'avoir à traduire extérieurement dans l'universel une expérience<br />

l09<br />

qui demeure néanmoins toujours irréductiblement personnelle ». La question du « beau» est ainsi<br />

posée à deux niveaux de structure - objective et subjective - de la forme créée dans et par la<br />

subjectivité du créateur. Face à la reconstruction, sous l'angle de la raison, de l'expérience cognitive et<br />

normative, l'espace de l'art ne doit pas être conçu comme une jachère à conquérir mais bien plutôt<br />

comme une expression synthétique essentielle de la dialectique à l'œuvre si ['on considère les rapports<br />

sujet-objet et individu-société. C'est ainsi que se construit la nouvelle structuration de l'univers<br />

symbolique propre à la modernité partagée entre culture et idéologie. C'est la séparation de la culture<br />

et de l'idéologie qui est ainsi établie. Le centre de gravité de la première devient privé alors que la<br />

seconde, abstraite et universaliste, absorbe l'essence de la représentation du rapport de l'individu à la<br />

société. Ainsi, la légitimation transcendantale de la société, incarnée conceptuellement, repose sur la<br />

raison. De ce fait, « la visée sociale de l'art n'est plus de représenter l'unité de la totalité objective et<br />

extérieure qu'est la société, mais au contraire de représenter l'unité intérieure de l'expérience de soi et<br />

du monde qui habite la personne, et d'élever cette expérience personnelle au niveau de l'universel.<br />

L'art s'oriente donc vers l'expression de l'universel subjectif, face au déploiement politique,<br />

idéologique et économique de l'universel objectif llO ». Ainsi (re)défini, l'art s'émancipe d'une culture<br />

qui, concrète elle aussi, oppose son « particulier» à l'universel qui est en train de se construire et la<br />

place est faite pour que puisse émerger tout à la fois l'idée d'une « haute culture» et ceJle des « beaux<br />

arts ». Ce sont elles qui permettent de faire accéder le concept à une dimension proprement universelle<br />

permettant de considérer l'art d'un point de vue supranational et suprahistorique. 11 faut tenter de se<br />

départir pourtant de la connaissance historique que l'on a des époques qui la suivent pour comprendre<br />

pleinement la Renaissance et cet individu dont elle ébauche la forme à l'image des bozetti conservés<br />

aux Offices à Florence. L'homme de la Renaissance se figure progressivement en tant qu'individu,<br />

dans toute l'acception universelle de ce quej'appeJlerais son « ordinaire» à mesure que s'établit l'idée<br />

qu'il puisse créer « l'extraordinaire» par l'art. On est alors libre d'y voir une aspiration spirituelle<br />

107 Ibid., p.86.<br />

108 Idem.<br />

109 Ibid., p.92.<br />

110 Ibid., p.94.<br />

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