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IMG - Archipel - UQAM

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gestionnaires concernant l'administration et l'évaluation des dossiers. Parallèlement, la rentabilité<br />

desdits investissements supposait des avis éclairés ne pouvant être assumés légitimement que par des<br />

spécialistes. Si la décision exécutoire demeurait, directement ou indirectement, entre les mains des<br />

instances politiques, son instruction et son suivi reposaient sur un ensemble d'opérateurs de gestion.<br />

Parmi eux, et corrune pour répondre à l'augmentation des demandes de reconnaissance institutionnelle,<br />

on a vu croître l'influence des experts parallèlement à l'affinement de leurs spécialisations. Le recours<br />

à leur avis devenait essentiel pour asseoir la pertinence des choix et des stratégies. Tous domaines<br />

d'intervention publique confondus, cette logique a amené à la multiplication des études d'opportunité.<br />

Ce fut plus encore le cas dans un secteur culturel confronté à un malaise profond exprimé par de<br />

multiples symptômes ou autant d'incertitudes. L'étude des fréquentations semblait contredire les<br />

objectifs de démocratisation et on assistait à la mise en place d'une action culturelle à deux vitesses où<br />

les manifestations grand public de type festif s'opposent à des cénacles réservés. Ces tendances<br />

brouillaient les définitions et - leur nombre augmentait-il ou en étais-je plus conscient? - je<br />

recevais de plus en plus de témoignages d'incompréhension. Pour tous les publics, ce mouvement<br />

alimentait et profitait à la fois des incertitudes quant aux nouvelles formes, notamment celles qui ont<br />

recours aux nouvelles technologies. Et pour les décideurs, il accompagnait la domination de plus en<br />

plus forte des côtes et de la dynamique spéculative qu'eUes servent. La légitimation par<br />

l'implémentation professionnelle devenait donc essentielle et sa logique de plus en plus privée. On<br />

pouvait en effet remarquer une relative privatisation de la décision du fait de la place de plus en plus<br />

grande laissée aux mécènes dont les apports financiers deviennent cruciaux et de l'évolution<br />

entrepreneuriale des institutions, manifeste jusque dans les musées 5 .<br />

Je m'étais dans un prenùer temps refusé à exploiter ma nouvelle expérience universitaire pour<br />

en faire le post mortem d'une fin de parcours et de ses amertumes. Des compagnonnages et des<br />

fidélités professionnelles m'incitaient aussi à éviter une approche que je ressentais comme peut-être<br />

injustement critique. Aux constats synthétisés plus haut, je ne manquais pas d'objecter le fait qu'ils<br />

pouvaient être autant d'impressions personnelles disséminées, relevant des multiples niveaux de ma<br />

pratique professionnelle. Pourtant, il y avait justement un lien, celui du métier qui se présentait comme<br />

5 Elle se constitue avec la bénédiction des autorités de tutelle et s'insinue jusque dans l'évolution des procédures<br />

de contractualisation. « Le Louvre a signé avec l'Etat, pour les exercices 2003-2005, un contrat d'objectifs et de<br />

moyens (COM) qui engage le musée, entre autres, à « maintenir la fréquentation à un haut niveau» ou à<br />

« optimiser ses ressources financières». A cet effet, l'établissement public doit « mener lIne politique de<br />

développement des mécénats (. ..), diversifier ses sources de recelles et développer celles existantes. Ainsi, la<br />

valorisation du patrimoine et la rentabilité des concessions du musée seront-elles recherchées conjointement »,<br />

lit-on dans le document. Pour l'instant limité au Louvre, le COM va se généraliser: « Dès 2006, ce type de con/rat<br />

s'étendra à tous les musées, établissements publics, et prendra le nom de contrat de performance», indique la<br />

directrice des Musées de France, Francine Mariani-Ducray. » Extrait d'un article de Clarisse Fabre, Les musées<br />

sur les traces de l'entreprise, paru dans ['édition du 6 mars 2005 du journal Le Monde.<br />

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