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se demander si ce n'était pas comparable chez Kant - se présente comme une résultante. C'est dans<br />

La Doctrine de la Science, qu'il énonce la nécessité de fonder une nouvelle esthétique aux côtés des<br />

autres sciences. À la fin de son ouvrage, Fichte distingue quatre sciences: la philosophie théorique, la<br />

philosophie pratique, une philosophie des postulats qui comprend philosophie du droit et philosophie<br />

de la religion, et l'esthétique qu'il appelle aussi philosophie esthétique. Elle a sa place, toute singulière,<br />

car elle ne se confond notamment pas avec l'éthique ni ne dépend de la liberté. Pourtant sa mission est<br />

propédeutique au sens où elle n'est pas la vertu mais y prépare, où c'est par la beauté qu'on tend vers<br />

la liberté et où, plus fondamentalement, elle devient la condition de la philosophie. C'est en s'élevant<br />

au dessus de la conscience commune et de la vie qu'elle y parvient grâce à la notion centrale de<br />

l'esthétique fichtéenne : l'imagination productrice. Face à une théorie du beau, en fait centrée sur le<br />

goût, la proposition de Fichte ouvre sur une théorie de la production artistique.<br />

143<br />

Il était difficile de choisir un parti pour la restitution de ces pensées allemandes qui cohabitent<br />

dans un temps et sur un espace aussi retreints l'un que l'autre. Il était normal de commencer par Kant<br />

car il en est le doyen mais aussi parce que ses théories servent de référence, en pour ou en contre, pour<br />

ceux de son temps et au-delà. Il était plus difficile par contre d'ordonner la présentation de ceux dont il<br />

est trop rapide de dire qu'ils sont ses suiveurs. S'agissant de rendre compte des travaux de Fichte et de<br />

Schiller par exemple, sachant qu'ils ont été tout à fait contemporains, qu'ils furent collègues et que si<br />

leurs personnalités étaient très différentes, parties de leurs travaux se répondaient sur la longue<br />

période, l'articulation de leurs réflexions me questionnait. J'ai opté pour présenter d'abord la pensée<br />

fichtéenne et d'aborder ensuite succinctement les réflexions du poète et philosophe Friedrich von<br />

Schiller. La raison qui dominait mon choix était que la question de l'éducation pouvait être le lien<br />

entre leurs deux propositions. Pour le premier, elle était comme un aboutissement de son œuvre, pour<br />

le second elle constitue le fondement de sa théorie esthétique et c'est sur la base de ses Lettres sur<br />

l'éducation esthétique de l 'homme 367 que j'articulerai mon propos. Dans sa partie introductive, Schiller<br />

rend grâce à Kant qui a mis en mots ce qu'il présente comme l'évidence commune par rapport à l'art.<br />

Il précise que cet apport était essentiel et que le travail était énorme. Son résultat ne peut donc être<br />

dépassé mais pourtant sa pensée peut et doit servir de base à des développements. Si d'aucuns<br />

présentent Schiller surtout comme l'un des poètes les plus influents dans la construction de ce que l'on<br />

appelle parfois curieusement le « paradigme romantique 368 », c'est aussi le philosophe qui s'exprime<br />

367 Première parution dans Les heures, en 1795.<br />

368 L'expression peut se retrouver à de nombreux propos comme ce que j'appellerais un horizon de référence<br />

commune dont je me permets de penser qu'il offre l'avantage de ne pas obliger au détail de ses intentions. Elle est<br />

employée par exemple pour une présentation d'un des volets du généreux programme de Europalia 2001, La<br />

culture polonaise en Europe sous le titre Les années quatre-vingt-dix dans le théâtre novateur en Pologne. Elle est<br />

aussi employée par Stéphane Baquey dans la présentation d'un séminaire tenu à l'École Normale Supérieure en

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