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PREMIERE PARTIE<br />

avec vigueur ses opinions ;<br />

— mais ceux qui le connaissaient<br />

savaient qu'il y apportait surtout le désir de faire le bien.<br />

Notre cher collègue en a fait beaucoup,<br />

sans en parler : il était<br />

par nature le défenseur des faibles ; sa bonté manifeste pour<br />

les humbles était une de ses qualités marquantes. C'est donc<br />

un homme de bien non moins qu'un professeur de choix et<br />

un ami charmant que nous perdons. Que ce dernier hommage<br />

de l'Université d'Alger qu'il a servie de son mieux puisse<br />

apporter une faible consolation à Mme Larcher et à ses<br />

enfants 1<br />

Discours de M. Jean THOMAS,<br />

professeur à la Faculté de Droit,<br />

suppléant M. Morand, doyen de la Faculté, absent,<br />

en mission d'examens au Caire<br />

Mesdames, Messieurs,<br />

Au nom de la Faculté de Droit d'Alger, j'ai le douloureux<br />

devoir de prendre la parole à une heure où<br />

'<br />

les mots sont<br />

impuissants à traduire la pensée ; à une heure où la magie du<br />

verbe est impuissante à masquer le vide des formules !<br />

J'ai le devoir de prendre la parole à une heure où les silen<br />

cieux regrets et la muette douleur de ceux qui m'entourent<br />

disent, mieux que les plus éloquents discours, la vanité des<br />

prévisions humaines, la fragilité de nos plus chères espérances,<br />

l'aveugle et déconcertante brutalité du coup qui nous frappe !<br />

Larcher n'est plus !<br />

liale,<br />

Le 3 novembre, dans l'intimité d'une réunion toute fami<br />

puisque son cadre n'était autre que celui du conseil de<br />

la Faculté, j'avais le bonheur de féliciter notre cher collègue<br />

pour sa récente promotion au grade de chevalier de la Légion<br />

d'honneur, et en lui disant la joie et la fierté de se* collègues,<br />

je lui disais aussi les espérances que nous fondions sur lui !<br />

A deux mois d'intervalle, c'est une tombe entr'ouverte qui<br />

nous réunit pour la dernière fois ;<br />

et c'est au moment où le<br />

besoin de l'impérieuse collaboration de tous se fait le plus vive<br />

ment sentir que nos prévisions sont faussées et que le meil<br />

leur d'entre nous s'en va.<br />

Larcher ne s'est alité qu'après avoir élé terrassé, spéculant<br />

témérairement jusqu'à la dernière heure sur des réserves de<br />

forces que dans son noble, mais aveugle sentiment du devoir,<br />

il avait à son insu épuisées par anticipation.

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