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10 TROISIEME PARTIE
M. Barthe, député, demande à M. le ministre du commerce quelles
mesures il compte prendre, d'accord- avec le ministre des affaires étran
gères, pour aider et favoriser la culture immédiate du coton en Tunisie
et au Maroc, pour parer aux difficultés de ravitaillement de la France
en cette matière première/ (Question du 6 juillet 1917.)
2e réponse. —
Les départements du commerce et des affaires étrangè
res suivent avec un vif intérêt, en les secondant dans la mesure du
possible, les efforts faits en vue du développement de la culture du
coton dans les deux protectorats. En ce qui concerne la zone fran
çaise du .Maroc, l'administration chérifienne a pris, avec l'approbation
des chambres consultatives d'agriculture de Rabat et de Casablanca,
des dispositions se résumant ainsi essais pour déterminer, dans les
principales régions naturelles, l'époque la plus propice aux semis, ras
semblement d'observations sur la valeur respective des différentes
variétés, l'influence de l'espacement des plants sur le rendement, les
répercussions de l'écimage sur la maturation des gousses, etc., enfin,
ensemencement, d'après les données ainsi recueillies, de 30 hectares
répartis dans les différentes régions du protectorat dont Fez, Meknès,
Dar.belhamri, Rabat, Settat, Mazagan et Marrakech, expérience devant
être conduite avec lès moyens d'action de la grande culture, de manière
à déterminer avec exactitude le rendement économique et financier.
En outre, distribution gratuite de semences sélectionnées et de bro
chures de vulgarisation et de propagande
— coopération
à l'aména
—
gement et, à l'outillage d'ateliers d'égrenage concours du personnel
technique aux '
opérations d'expertise et de vente des récoltes, etc.,
étude d'un projet d'allocation de primes à la culture du coton. La
connaissance des résultats qu'auront donnés les essais de culture entre
pris comme il a été dit plus haut permettra d'examiner la possibilité
de faire appel aux Industries françaises de transformation du coton
et des tissus de coton, pour qu'elles prêtent leur concours financier
au développement de cette culture. Quant à la Tunisie, le gouverne
ment du protectorat u, pris des initiatives analogues . essais de culture
effectués par les établissements de direction de l'agriculture, et dont
les résultats ont été publiés dans son Bulletin officiel, recherches de
variétés sélectionnées adaptées au pays, publications de notices sur la
culture du cotonnier, distribution gratuite de toutes les semences utili
sées par les particuliers, interventions de l'administration pour faciliter
la vente des produits. Les résultats obtenus permettent de conclure
que cette culture est possible -et avantageuse dans les sols. Irrigués.
dont Mtendue est très restreinte en Tunisie, mais que la réussite en est
très aléatoire en sol non irrigué, où elle dépend surtout de la pluviosité
du printemps. Malheureusement, depuis le début des hostilités, cette
production et les essais qui s'y rapportent sont suspendus par suite
de la mobilisation de la plus grande partie de la colonie agricole et
parce que l'activité des agriculteurs est surtout consacrée à l'obtention
des produits destinés à l'alimentation. On ajoutera que, d'accord avec
le ministère du commerce, le département des affaires étrangères a
récemment organisé une mission à l'effet d'étudier dans toute l'Afrique
du nord (Egypte, Tunisie, Algérie, Maroc) les questions se rapportant
-à la culture du coton. Les résultats en seront probablement connus
vers la fin du mois de janvier prochain.