clovis - L'Histoire antique des pays et des hommes de la Méditerranée
clovis - L'Histoire antique des pays et des hommes de la Méditerranée
clovis - L'Histoire antique des pays et des hommes de la Méditerranée
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
ayon <strong>de</strong> <strong>la</strong> vérité est venu illuminer même les ténèbres <strong><strong>de</strong>s</strong> choses présentes. La<br />
Provi<strong>de</strong>nce divine a découvert l’arbitre <strong>de</strong> notre temps. Le choix que vous avez<br />
fait pour vous-même est une sentence que vous avez rendue pour tous. Votre<br />
foi, c’est notre victoire à nous. Beaucoup d’autres, quand les pontifes <strong>de</strong> leur<br />
entourage les sollicitent d’adhérer à <strong>la</strong> vraie doctrine, aiment à objecter les<br />
traditions <strong>de</strong> leur race <strong>et</strong> le respect pour le culte <strong>de</strong> leurs ancêtres. Ainsi, pour<br />
leur malheur, ils préfèrent une fausse honte au salut ; ils étalent un respect<br />
dép<strong>la</strong>cé pour leurs pères en s’obstinant à partager leur incrédulité, <strong>et</strong> avouent<br />
indirectement qu’ils ne savent pas ce qu’ils doivent faire. Désormais, <strong><strong>de</strong>s</strong> excuses<br />
<strong>de</strong> ce genre ne peuvent plus être admises, après <strong>la</strong> merveille dont vous nous<br />
avez rendus témoins. De toute votre <strong>antique</strong> généalogie, vous n’avez rien voulu<br />
conserver que votre noblesse, <strong>et</strong> vous avez voulu que votre <strong><strong>de</strong>s</strong>cendance fît<br />
commencer à vous toutes les gloires qui ornent une haute naissance. Vos aïeux<br />
vous ont préparé <strong>de</strong> gran<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong>tinées : vous avez voulu en préparer <strong>de</strong> plus<br />
gran<strong><strong>de</strong>s</strong> à ceux qui viendront après vous. Vous marchez sur les traces <strong>de</strong> vos<br />
ancêtres en gouvernant ici-bas ; vous ouvrez <strong>la</strong> voie à vos <strong><strong>de</strong>s</strong>cendants en<br />
vou<strong>la</strong>nt régner au ciel.<br />
L’Orient peut se réjouir d’avoir élu un empereur qui partage notre foi : il ne sera<br />
plus seul désormais à jouir d’une telle faveur. L’Occi<strong>de</strong>nt, grâce à vous, brille<br />
aussi d’un éc<strong>la</strong>t propre, <strong>et</strong> voit un <strong>de</strong> ses souverains resplendir d’une lumière non<br />
nouvelle. C’est bien à propos que c<strong>et</strong>te lumière a commencé à <strong>la</strong> nativité <strong>de</strong><br />
notre Ré<strong>de</strong>mpteur : ainsi les eaux régénératrices vous ont fait naître au salut le<br />
jour même où le mon<strong>de</strong> a vu naître pour le rach<strong>et</strong>er le Seigneur du ciel. Ce jour<br />
est pour vous comme pour le Seigneur un anniversaire <strong>de</strong> naissance : vous y<br />
êtes né pour le Christ comme le Christ pour le mon<strong>de</strong> ; vous y avez consacré<br />
votre âme à Dieu, votre vie à vos contemporains <strong>et</strong> votre gloire à <strong>la</strong> postérité.<br />
Que dire <strong>de</strong> <strong>la</strong> glorieuse solennité <strong>de</strong> votre régénération ? Je n’ai pu y assister <strong>de</strong><br />
corps, mais j’ai participé <strong>de</strong> cœur à vos joies ; car, grâce à Dieu, notre <strong>pays</strong> en a<br />
eu sa part, puisque avant votre baptême, par un message que nous a bien voulu<br />
envoyer votre royale humilité, vous nous aviez appris que vous étiez<br />
catéchumène. Aussi <strong>la</strong> nuit sainte nous a-t-elle trouvés pleins <strong>de</strong> confiance <strong>et</strong><br />
sûrs <strong>de</strong> ce que vous feriez. Nous voyions, avec les yeux <strong>de</strong> l’esprit, ce grand<br />
spectacle : une multitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> pontifes réunis autour <strong>de</strong> vous, <strong>et</strong>, dans l’ar<strong>de</strong>ur <strong>de</strong><br />
leur saint ministère, versant sur vos membres royaux les eaux <strong>de</strong> <strong>la</strong> résurrection<br />
; votre tête redoutée <strong><strong>de</strong>s</strong> peuples, se courbant à <strong>la</strong> voix <strong><strong>de</strong>s</strong> prêtres <strong>de</strong> Dieu ;<br />
votre chevelure royale intacte sous le casque du guerrier, se couvrant du casque<br />
salutaire <strong>de</strong> l’onction sainte ; votre poitrine sans tache débarrassée <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
cuirasse, <strong>et</strong> bril<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> même b<strong>la</strong>ncheur que votre robe <strong>de</strong> catéchumène. N’en<br />
doutez pas, roi puissant, ce vêtement si mou donnera désormais plus <strong>de</strong> force à<br />
vos armes ; tout ce que jusqu’aujourd’hui vous <strong>de</strong>viez à une chance heureuse,<br />
vous le <strong>de</strong>vrez à <strong>la</strong> saint<strong>et</strong>é <strong>de</strong> votre baptême.<br />
J’ajouterais volontiers quelques exhortations à ces accents qui vous glorifient, si<br />
quelque chose échappait à votre science ou à votre attention. Prêcherais-je <strong>la</strong> foi<br />
au converti, alors qu’avant votre conversion vous l’avez eue sans prédication ?<br />
Vanterai-je l’humilité que vous avez déployée en nous rendant <strong>de</strong>puis longtemps,<br />
par dévotion, <strong><strong>de</strong>s</strong> honneurs que vous nous <strong>de</strong>vez seulement <strong>de</strong>puis votre<br />
profession <strong>de</strong> foi ? Parlerai-je <strong>de</strong> votre miséricor<strong>de</strong>, glorifiée <strong>de</strong>vant Dieu <strong>et</strong><br />
<strong>de</strong>vant les <strong>hommes</strong> par les <strong>la</strong>rmes <strong>et</strong> par <strong>la</strong> joie d’un peuple vaincu dont vous<br />
avez daigné défaire les chaînes ? Il me reste un vœu à exprimer. Puisque Dieu,<br />
grâce à vous, va faire <strong>de</strong> votre peuple le sien tout à fait, eh bien ! offrez une part<br />
du trésor <strong>de</strong> foi qui remplit votre cœur à ces peuples assis au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> vous <strong>et</strong>