clovis - L'Histoire antique des pays et des hommes de la Méditerranée
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part le Vita ne parle <strong>de</strong> saint Epta<strong>de</strong> comme d’un abbé, <strong>et</strong> que l’accusation<br />
d’avoir voulu étayer l’immunité du monastère <strong>de</strong> Cervon sur <strong>la</strong> double qualité<br />
revendiquée pour le fondateur s’évanouit <strong>de</strong>vant c<strong>et</strong>te simple constatation ;<br />
qu’au surplus, même dans l’hypothèse que le biographe aurait considéré le saint<br />
comme le premier abbé <strong>de</strong> Cervon, l’intention qui lui est prêtée est absolument<br />
chimérique, attendu que c’est en qualité d’évêque d’Auxerre, élu canoniquement,<br />
<strong>et</strong> non d’évêque-abbé qu’il figure ici. Quant au second point, l’i<strong>de</strong>ntité d’une<br />
formule probablement très répandue dès le sixième siècle ne prouve rien,<br />
d’autant plus que le texte du Vita est fort défiguré <strong>et</strong> que M. Krusch lui-même<br />
l’appelle einen ausnehmend verzweifelten Fall von Textcorruption (o. c., p. 157). Il<br />
faudrait d’autres arguments pour démentir l’auteur, qui dit formellement au c. 14<br />
qu’il fut un contemporain du saint <strong>et</strong> qui insinue au c. 22 qu’il fut son familier (qui<br />
erat illi familiaris, quem nominare necesse non est).<br />
Il y a quelques années, M. A. Thomas, dans un article intitulé : Sur un passage<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> Vita sancti Eptadii (Mé<strong>la</strong>nges Julien Nav<strong>et</strong>, Paris, 1895, pp. 593 <strong>et</strong> suivantes), a<br />
discuté l’interprétation du passage du Vita Eptadii qui est re<strong>la</strong>tif à l’histoire <strong>de</strong><br />
Clovis. Il ne veut pas y lire le nom <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cure (Quoranda) mais celui du Cousin<br />
(Quossa), son affluent.<br />
Je lui emprunte le texte <strong>de</strong> ce passage d’après les <strong>de</strong>ux manuscrits conservés à<br />
<strong>la</strong> Bibliothèque nationale <strong>de</strong> Paris, parce qu’il a été défiguré d’une manière fort<br />
arbitraire par les conjectures <strong>de</strong> M. Krusch dans l’édition <strong><strong>de</strong>s</strong> S. R. M.<br />
Ms. 17002, fonds <strong>la</strong>tin. Ms. 3809, fonds <strong>la</strong>tin.<br />
Eo<strong>de</strong>m tempore quosse ad<br />
fluvium quorundam pacis<br />
mediante concordia duorum<br />
regum supersticiosa complexa<br />
potentia id est Burgondionum<br />
genus <strong>et</strong> Francorum hec rege<br />
Gundobado precellentissimus<br />
rex Francorum Clodoveus<br />
suppliciter exoravit ut hune<br />
beatissimum virum Dei<br />
Eptadium civitatis sue<br />
autisiodorense prestar<strong>et</strong><br />
antestitem ordinandum.<br />
Eo<strong>de</strong>m vero tempore ad fluvium<br />
quendam pacis mediante<br />
concordia duorum regum<br />
potencia, id est Burgundionum<br />
<strong>et</strong> Francorum, convenit ac<br />
regem Gon<strong>de</strong>badum<br />
precellèntissimus rex Francorum<br />
Clodoveus suppliciter exoravit<br />
ut beatissimum virum Dei<br />
Eptadium civitati sue<br />
Autissiodorensi conce<strong>de</strong>r<strong>et</strong><br />
antistitem ordinandum.<br />
On trouve <strong>de</strong> bons renseignements sur le culte local <strong>de</strong> ce saint dans Henry, Vie<br />
<strong>de</strong> saint Epta<strong>de</strong>, Avallon, 1863.<br />
SAINTE GENEVIÈVE DE PARIS (3 janvier). — C<strong>et</strong>te vie a été diverses fois<br />
rééditée <strong>de</strong>puis 1643, qu’elle a paru dans le 1er volume <strong><strong>de</strong>s</strong> Acta Sanctorum <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
Bol<strong>la</strong>ndistes. Trois éditions critiques en ont paru coup sur coup dans les vingt<br />
<strong>de</strong>rnières années : celle <strong>de</strong> M. Ch. Kohler (Etu<strong>de</strong> critique sur le texte <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie <strong>la</strong>tine<br />
<strong>de</strong> sainte Geneviève <strong>de</strong> Paris, dans le 48e fascicule <strong>de</strong> <strong>la</strong> Bibliothèque <strong>de</strong> l’École <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
Hautes Étu<strong><strong>de</strong>s</strong>, Paris, 1881), celle <strong>de</strong> M. l’abbé Narbey (Quel est le texte <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie<br />
authentique <strong>de</strong> sainte Geneviève ? Étu<strong>de</strong> critique suivie <strong>de</strong> sa vie authentique <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
traduction, dans le Bull<strong>et</strong>in d’histoire <strong>et</strong> d’archéologie du diocèse <strong>de</strong> Paris, 1884), <strong>et</strong><br />
enfin celle <strong>de</strong> M. Krusch dans S. R. M., (t. III, 1896). Ces savants sont totalement<br />
en désaccord sur le point <strong>de</strong> savoir comment il faut établir le texte <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie. M.<br />
Kohler, qui en a étudié vingt-neuf manuscrits, les c<strong>la</strong>sse en quatre familles dont<br />
<strong>la</strong> première représente, selon lui, le texte le plus ancien, diversement interpolé