27.06.2013 Views

clovis - L'Histoire antique des pays et des hommes de la Méditerranée

clovis - L'Histoire antique des pays et des hommes de la Méditerranée

clovis - L'Histoire antique des pays et des hommes de la Méditerranée

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

par vous, le consentement d’un si grand roi augmentera l’autorité <strong><strong>de</strong>s</strong> résolutions<br />

prises en commun par une si nombreuse assemblée <strong>de</strong> pré<strong>la</strong>ts1.<br />

C<strong>et</strong>te l<strong>et</strong>tre était un acte <strong>de</strong> déférence <strong>de</strong> l’épiscopat envers <strong>la</strong> majesté royale,<br />

ou, pour employer l’expression du concile lui-même, c’était sa réponse au<br />

questionnaire <strong>de</strong> Clovis. On se tromperait si, <strong>de</strong> <strong>la</strong> formule respectueuse <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

fin, on tirait <strong>la</strong> conclusion que les canons d’Orléans avaient besoin. <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

confirmation royale. L’Église, chez les Francs mérovingiens, légiférait avec une<br />

souverain<strong>et</strong>é absolue dans son domaine ; ses canons étaient obligatoires en<br />

conscience pour tous les fidèles, y compris le roi lui-même, <strong>et</strong> nul n’aurait pu,<br />

sans se charger d’un péché grave, y contrevenir en quelque matière que ce fût.<br />

Elle n’avait donc pas à <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r à Clovis- une confirmation dont elle pouvait se<br />

passer ; ce qu’elle désirait, c’est qu’en se montrant disposé à y obéir lui-même, il<br />

augmentât lé prestige <strong>et</strong> l’autorité <strong><strong>de</strong>s</strong> résolutions conciliaires. D’en faire passer<br />

<strong>la</strong> substance dans le droit civil, ce<strong>la</strong> ne vint à l’esprit <strong>de</strong> personne : c’est plus tard<br />

seulement, <strong>et</strong> dans une mesure d’abord très restreinte, que les dispositions du<br />

droit ecclésiastique commencèrent à y pénétrer. En attendant, les résolutions du<br />

concile d’Orléans avaient force <strong>de</strong> loi pour l’Église franque, même celles qui<br />

auraient été en contradiction avec le co<strong>de</strong>2.<br />

Nous ne quitterons pas <strong>la</strong> mémorable assemblée <strong>de</strong> 511 sans faire un<br />

rapprochement qui se sera sans doute présenté à l’esprit du lecteur. C’est une<br />

œuvre légis<strong>la</strong>tive qui a ouvert les annales <strong><strong>de</strong>s</strong> Francs, <strong>et</strong> c’est une œuvre<br />

légis<strong>la</strong>tive qui ferme le règne <strong>de</strong> Clovis. Mais <strong>de</strong>puis les séances <strong><strong>de</strong>s</strong> quatre<br />

prud’<strong>hommes</strong> qui délibèrent sous les chênes <strong>de</strong> Sa<strong>la</strong>heim jusqu’à celles <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

trente-<strong>de</strong>ux pontifes qui siègent sous les voûtes du sanctuaire d’Orléans, quel<br />

chemin parcouru ! La loi salique est le co<strong>de</strong> d’un p<strong>et</strong>it peuple païen ; les canons<br />

<strong>de</strong> 511 sont <strong>la</strong> charte d’une gran<strong>de</strong> nation chrétienne. Là, on arrêtait le bi<strong>la</strong>n <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> barbarie ; ici, on continue l’œuvre <strong>de</strong> <strong>la</strong> civilisation. Là, un certain nombre <strong>de</strong><br />

dispositions purement pénales, résument l’activité négative du passé ; ici, les<br />

prescriptions positives d’une loi morale supérieure font pénétrer dans le droit<br />

public les influences fécondantes <strong>de</strong> l’avenir. L’histoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> fondation <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

monarchie franque est comprise entre ces <strong>de</strong>ux dates, <strong>et</strong> toute <strong>la</strong> philosophie <strong>de</strong><br />

c<strong>et</strong>te histoire tient dans ce simple rapprochement.<br />

1 Sirmond, p. 177 ; Maassen, p. 2.<br />

2 Voir Lœning, Geschichte <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong>utschen Kirchenrechts, t. II, pp. 450 <strong>et</strong> suiv.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!