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clovis - L'Histoire antique des pays et des hommes de la Méditerranée

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VI. — LE CONCILE D’ORLÉANS.<br />

Comme on l’a vu dans les chapitres précé<strong>de</strong>nts, l’histoire ne nous a conservé <strong>de</strong><br />

Clovis que le souvenir <strong>de</strong> ses principaux faits d’armes, souvent fort défigurés par<br />

<strong>la</strong> tradition popu<strong>la</strong>ire, <strong>et</strong> quelques épiso<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> sa vie privée, qui n’ont pas moins<br />

souffert. Et c’est tout. Son action politique, son rôle <strong>de</strong> légis<strong>la</strong>teur, <strong>de</strong> diplomate<br />

<strong>et</strong> d’homme d’Etat nous échappent entièrement. L’attention <strong><strong>de</strong>s</strong> contemporains<br />

ne se portait pas sur ces’ suj<strong>et</strong>s austères <strong>et</strong> abstrus ; ce qui lei passionnait,<br />

c’était le héros seul, <strong>et</strong> non les <strong><strong>de</strong>s</strong>tinées collectives dont il avait <strong>la</strong><br />

responsabilité. A leurs yeux, l’histoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> fondation du royaume franc se<br />

résumait dans <strong>la</strong> biographie du roi.<br />

Nous <strong>de</strong>vrions donc terminer ici l’histoire <strong>de</strong> Clovis, si nous en <strong>de</strong>mandions les<br />

éléments à ceux-là seuls qui se sont attribué <strong>la</strong> mission <strong>de</strong> nous <strong>la</strong> raconter.<br />

Heureusement il y a eu, à côté <strong><strong>de</strong>s</strong> annalistes, un témoin qui avait au plus haut<br />

<strong>de</strong>gré, avec le souci <strong><strong>de</strong>s</strong> intérêts généraux, celui d’en léguer le souvenir à <strong>la</strong><br />

postérité. L’Eglise, dès son origine, avait pris l’habitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> consigner par écrit<br />

tout ce qui se passait <strong>de</strong> mémorable dans son sein, <strong>et</strong> elle conservait avec soin<br />

les documents qui rendaient témoignage <strong>de</strong> ses œuvres. Quelques pages <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

archives qu’elle tenait au sixième siècle en Gaule nous perm<strong>et</strong>tent d’envisager,<br />

une fois au moins, le fondateur <strong>de</strong> <strong>la</strong> monarchie franque sous un autre aspect<br />

que celui du guerrier armé <strong>de</strong> <strong>la</strong> francisque <strong>et</strong> combattant à <strong>la</strong> tête <strong>de</strong> son<br />

armée.<br />

Nous apprenons d’abord, par une circu<strong>la</strong>ire royale adressée à tous les évêques<br />

du royaume, qu’après <strong>la</strong> guerre d’Aquitaine, le roi, obéissant à <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

préoccupations toutes chrétiennes, s’efforça <strong>de</strong> sou<strong>la</strong>ger autant qu’il était en son<br />

pouvoir les souffrances <strong><strong>de</strong>s</strong> popu<strong>la</strong>tions qui avaient été le plus éprouvées. L’édit<br />

par lequel, on s’en souvient, il avait pris sous sa protection spéciale les<br />

personnes <strong>et</strong> les biens <strong>de</strong> l’Église avait été violé en plus d’une rencontre ; d’autre<br />

part, le droit <strong>de</strong> <strong>la</strong> guerre avait sévi avec toute sa rigueur, <strong>et</strong> quantité <strong>de</strong><br />

prisonniers avaient été entraînés hors <strong>de</strong> leur <strong>pays</strong> dans toutes les provinces du<br />

royaume. Il y avait donc, maintenant que <strong>la</strong> lutte était terminée, un double<br />

<strong>de</strong>voir à remplir : assurer force <strong>de</strong> loi aux généreuses dispositions du monarque,<br />

<strong>et</strong> faciliter le libre exercice <strong><strong>de</strong>s</strong> droits <strong>de</strong> <strong>la</strong> charité. En conséquence, une nouvelle<br />

circu<strong>la</strong>ire fut adressée aux évêques, dans <strong>la</strong>quelle le roi leur rappe<strong>la</strong>it <strong>la</strong><br />

protection qu’il avait accordée aux églises, en déc<strong>la</strong>rant qu’il leur appartenait <strong>de</strong><br />

s’en prévaloir. Toute personne ecclésiastique, religieuse, veuve, clerc ou fils <strong>de</strong><br />

clerc, ou serf d’église, si elle avait été faite captive contrairement à <strong>la</strong> paix du roi,<br />

c’est-à-dire aux dispositions indiquées ci-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus, <strong>de</strong>vait être rendue sans r<strong>et</strong>ard<br />

à <strong>la</strong> liberté : il suffisait pour ce<strong>la</strong> que son évêque <strong>la</strong> réc<strong>la</strong>mât dans une l<strong>et</strong>tre<br />

scellée <strong>de</strong> son sceau, <strong>et</strong> sous <strong>la</strong> foi du serment. C<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnière condition, disait<br />

Clovis, était imposée par son peuple, à raison <strong><strong>de</strong>s</strong> frau<strong><strong>de</strong>s</strong> nombreuses<br />

auxquelles donnait lieu <strong>la</strong> faveur royale. Quant aux <strong>la</strong>ïques faits prisonniers en<br />

<strong>de</strong>hors <strong>de</strong> <strong>la</strong> paix du roi, c’est-à-dire qui n’avaient pas été mis sous sa protection<br />

spéciale, l’évêque pouvait, s’il le trouvait bon, donner à qui il vou<strong>la</strong>it mission <strong>de</strong><br />

les rach<strong>et</strong>er1.<br />

1 Sirmond, Concilia Galliæ, t. I, p. 176 ; Bor<strong>et</strong>ius, Capitu<strong>la</strong>ria regum francorum, t. I, p. 1.

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