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clovis - L'Histoire antique des pays et des hommes de la Méditerranée

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été rétablie peu d’années avant lui par le pré<strong>la</strong>t qui l’avait immédiatement<br />

précédé sur le siège <strong>de</strong> saint Remi.<br />

Au commencement du treizième siècle, tandis qu’on j<strong>et</strong>ait les fon<strong>de</strong>ments <strong>de</strong><br />

notre admirable cathédrale, on résolut en même temps <strong>de</strong> rebâtir <strong>de</strong> fond en<br />

comble <strong>la</strong> chapelle <strong>de</strong> l’archevêché. Le nouvel édifice, qui a heureusement<br />

survécu à. toutes nos révolutions, est un chef-d’œuvre <strong>de</strong> goût <strong>et</strong> d’élégance, dû<br />

probablement à Jean d’Orbais, le premier architecte <strong>de</strong> Notre-Dame <strong>de</strong> Reims1.<br />

Suivant une disposition qui se rencontre fréquemment au moyen âge dans les<br />

chapelles <strong><strong>de</strong>s</strong> pa<strong>la</strong>is <strong>et</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> châteaux, dans <strong>la</strong> Sainte Chapelle <strong>de</strong> Paris, par<br />

exemple, on lui a donné <strong>de</strong>ux étages. La chapelle supérieure, aux légers arceaux<br />

<strong>et</strong> aux voûtes é<strong>la</strong>ncées, était réservée aux archevêques <strong>et</strong> aux membres du<br />

clergé attachés à leur pei.- sonne ; l’étage inférieur, plus simple, moins orné <strong>et</strong><br />

en partie souterrain, était affecté aux gens <strong>de</strong> service <strong>et</strong> aux officiers<br />

subalternes. C<strong>et</strong>te chapelle basse était restée sous le vocable <strong>de</strong> saint Pierre. Un<br />

manuscrit liturgique, écrit vers <strong>la</strong> fin du treizième siècle2, mentionne une<br />

procession que l’on faisait le mercredi <strong><strong>de</strong>s</strong> Cendres in capel<strong>la</strong>m archiepiscopi<br />

inferiorem, scilic<strong>et</strong> in oratorium sancti P<strong>et</strong>ri, <strong>et</strong> où l’on chantait <strong><strong>de</strong>s</strong> antiennes en<br />

l’honneur <strong>de</strong> c<strong>et</strong> apôtre3. On remarquera ici ces mots d’oratorium sancti P<strong>et</strong>ri ;<br />

ils semblent être une réminiscence du texte d’Hincmar, qui n’a peut-être pas été<br />

sans influence pour <strong>la</strong> conservation <strong>de</strong> ce vocable.<br />

La même mention est reproduite, à peu près en termes i<strong>de</strong>ntiques, dans un<br />

processionnel imprimé à Reims en 1624, par ordre <strong>de</strong> l’archevêque Gabriel <strong>de</strong><br />

Sainte-Marie4. A c<strong>et</strong>te époque, <strong>la</strong> chapelle était encore consacrée à saint Pierre,<br />

<strong>et</strong> l’usage <strong>de</strong> <strong>la</strong> procession s’est conservé jusqu’à <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> l’ancien régime5.<br />

Ainsi, il y a là une tradition constante qui nous perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> reconnaître, dès une<br />

date fort ancienne, l’existence, dans le pa<strong>la</strong>is <strong>de</strong> l’archevêché, d’une chapelle <strong>de</strong><br />

Saint-Pierre, dont le titre s’est perpétué à travers les siècles, malgré bien <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

changements <strong>et</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> reconstructions successives.<br />

Ici nous <strong>de</strong>vons nous arrêter un instant <strong>de</strong>vant une assertion étrange, qui<br />

mériterait peu d’attention, si elle ne trouvait encore dans le public trop <strong>de</strong><br />

personnes disposées à l’accueillir. La crypte actuelle <strong>de</strong> l’archevêché serait<br />

l’oratoire même où saint Remi, aurait catéchisé Clovis. C<strong>et</strong>te opinion s’est<br />

1 Bull<strong>et</strong>in archéologique du Comité <strong><strong>de</strong>s</strong> travaux historiques, 1891, p. 26, note.<br />

2 Bibliothèque <strong>de</strong> Reims, n. 327 (anc. C 174/185). La fête <strong>de</strong> saint Louis y est déjà<br />

indiquée, ce qui fixe sa date à <strong>la</strong> fin du treizième siècle. Les caractères <strong>de</strong> son écriture ne<br />

perm<strong>et</strong>tent pas <strong>de</strong> le rajeunir davantage.<br />

3 ...Datis cineribus, incipit cantor antiphonam Inmutemur, <strong>et</strong> hanc <strong>de</strong>cantantes ordinate<br />

procedunt in capel<strong>la</strong>m archiepiscopi inferiorem, scilic<strong>et</strong> in oratorium sancti P<strong>et</strong>ri... Introitu<br />

capelle canitur antiphona Tu es pastor... Qua finita, procumbunt ad orationem...,<br />

quousque tacite <strong>de</strong>currerint VII psalmos penitentiales. Quibus finitis, presbyter dicit : Et<br />

ne nos inducas... Postea dicit orationem <strong>de</strong> sancto P<strong>et</strong>ro ; qua finita, canitur in eo<strong>de</strong>nr<br />

reditu hec antiphona Qaodcumque ligaveris, que incipitur a cantore. (Fol. 15 v°.) M. le<br />

chanoine Ul. Chevalier a publié récemment ce texte (Bibliothèque liturgique, t. VII,<br />

Ordinaires <strong>de</strong> Reims, p. 113). Il se r<strong>et</strong>rouve avec quelques variantes dans un ordinaire du<br />

douzième siècle, conservé au Musée britannique (Ibid., p. 274). — Cf. Mabillon, Annales<br />

benedictini, t. II, p. 422.<br />

4 Fol. 35 v.<br />

5 Les cérémonies <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te procession figurent encore dans le processionne imprimé à<br />

Reims en 1780 par ordre <strong>de</strong> l’archevêque, Mgr <strong>de</strong> Talleyrand-Périgord (Propre du temps,<br />

p. 61).

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