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clovis - L'Histoire antique des pays et des hommes de la Méditerranée

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s’avançaient alliés, <strong>et</strong> semblent avoir formé une <strong>de</strong> ces confédérations<br />

temporaires <strong>et</strong> partielles qui ont toujours été pratiquées par les peuples <strong>de</strong> race<br />

franque. Cologne se crut perdue lorsqu’elle les vit passer le Rhin ; mais, on ne<br />

sait au juste pourquoi, ils ne s’arrêtèrent pas <strong>de</strong>vant ses murailles, <strong>et</strong> allèrent<br />

faire une tournée dévastatrice en Belgique. Cependant les généraux romains,<br />

Quintinus <strong>et</strong> Nannenus, auxquels Maxime en partant avait confié <strong>la</strong> gar<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

Gaule, rassemblèrent à <strong>la</strong> hâte leur armée à Trèves. Lorsqu’ils arrivèrent à<br />

Cologne pour fermer le chemin du r<strong>et</strong>our à l’ennemi, celui-ci avait déjà en gran<strong>de</strong><br />

partie repassé le Rhin avec les dépouilles <strong><strong>de</strong>s</strong> provinces ravagées. Les Romains<br />

durent se contenter <strong>de</strong> courir sus au reste <strong><strong>de</strong>s</strong> pil<strong>la</strong>rds, qu’ils atteignirent à<br />

l’entrée <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt Charbonnière, <strong>et</strong> dont ils tuèrent un grand nombre. Ils<br />

délibérèrent ensuite s’il ne fal<strong>la</strong>it pas poursuivre l’ennemi chez lui. Nannenus<br />

allégua que les chemins étaient trop difficiles, <strong>et</strong> que les Francs, prévenus, ne se<br />

<strong>la</strong>isseraient pas atteindre ; il refusa <strong>de</strong> s’associer à l’expédition <strong>et</strong> r<strong>et</strong>ourna à son<br />

poste <strong>de</strong> Mayence. Mais Quintinus, suivi <strong><strong>de</strong>s</strong> autres chefs, passa le Rhin près du<br />

château <strong>de</strong> Neuss, <strong>et</strong> pénétra dans ce qui s’appe<strong>la</strong>it alors <strong>la</strong> France.<br />

Dès <strong>la</strong> <strong>de</strong>uxième journée <strong>de</strong> marche à partir du fleuve, on tomba sur les<br />

habitations <strong>de</strong> l’ennemi ; c’étaient <strong>de</strong> gran<strong><strong>de</strong>s</strong> bourga<strong><strong>de</strong>s</strong> entièrement<br />

abandonnées. L’armée romaine incendia les bourga<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>et</strong> passa <strong>la</strong> nuit sous les<br />

armes. Le len<strong>de</strong>main, à <strong>la</strong> pointe du jour, elle s’engagea, sous <strong>la</strong> conduite <strong>de</strong><br />

Quintinus, dans les défilés boisés qui menaient à <strong>la</strong> r<strong>et</strong>raite <strong><strong>de</strong>s</strong> Francs. Après s’y<br />

être avancée sans chemin jusque vers midi, elle vint enfin se heurter à <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

barrica<strong><strong>de</strong>s</strong> formées d’arbres abattus, <strong>de</strong>rrière lesquels l’attendaient les ennemis.<br />

Aussitôt une grêle <strong>de</strong> flèches empoisonnées accueillit les légionnaires surpris.<br />

Pendant qu’ils recu<strong>la</strong>ient, non sans quelque désordre, dans les p<strong>la</strong>ines<br />

marécageuses qui s’étendaient au pied <strong><strong>de</strong>s</strong> barrica<strong><strong>de</strong>s</strong>, les Francs, profitant <strong>de</strong><br />

c<strong>et</strong> instant critique, tombèrent sur eux <strong>de</strong> toutes parts. Alors s’engagea une lutte<br />

affreusement inégale. Cernés, enfonçant dans <strong>la</strong> fange, s’écrasant les uns les<br />

autres, cavaliers <strong>et</strong> fantassins, dans un pêle-mêle <strong>la</strong>mentable, sous <strong>la</strong> pluie<br />

incessante <strong><strong>de</strong>s</strong> traits ennemis, les soldats romains se débandèrent dans un<br />

véritable sauve-qui-peut. Un p<strong>et</strong>it nombre seulement trouvèrent le salut dans <strong>la</strong><br />

fuite ; le gros <strong>de</strong> l’armée, y compris <strong>la</strong> plupart <strong><strong>de</strong>s</strong> chefs, succomba sous les<br />

coups <strong>de</strong> l’ennemi1.<br />

Ces événements se passaient pendant qu’en Italie Maxime, vaincu <strong>et</strong> prisonnier,<br />

périssait à Aquilée sous les coups <strong><strong>de</strong>s</strong> soldats <strong>de</strong> Théodose (388). Peu après, le<br />

comte Arbogast, envoyé par l’empereur victorieux, venait m<strong>et</strong>tre à mort le<br />

malheureux Victor, fils <strong>de</strong> Maxime2, <strong>et</strong> ramenait en Gaule le jeune empereur<br />

Valentinien II. A partir <strong>de</strong> ce moment, les <strong><strong>de</strong>s</strong>tinées <strong>de</strong> <strong>la</strong> Gaule reposèrent dans<br />

les mains <strong>de</strong> ce barbare ambitieux, violent <strong>et</strong> sans scrupules. Arbogast était<br />

Franc d’origine. Comme tant d’autres <strong>de</strong> ses compatriotes, il avait pris du service<br />

dans les armées impériales, <strong>et</strong> il venait <strong>de</strong> s’élever <strong>de</strong> proche en proche au rang<br />

<strong>de</strong> maître <strong><strong>de</strong>s</strong> milices. Son énergie, ses talents militaires, les services qu’il avait<br />

rendus faisaient <strong>de</strong> lui l’homme indispensable, bien qu’il fût resté païen, <strong>et</strong> qu’il<br />

ne s’en cachât nullement au milieu d’une cour chrétienne. Il m<strong>et</strong>tait à profit c<strong>et</strong>te<br />

haute situation, ainsi que son prestige auprès <strong><strong>de</strong>s</strong> soldats, <strong>la</strong> plupart Germains<br />

comme lui-même, pour asservir totalement le jeune empereur confié à sa gar<strong>de</strong>.<br />

Valentinien II passa obscurément les quelques années <strong>de</strong> son règne nominal à<br />

Vienne, où il était tenu comme en chartre privée, pendant qu’Arbogast décidait<br />

1 Sulpice Alexandre, l. c.<br />

2 Idacius, a. 388 ; Prosper Tiro ; Zosime, IX, 47.

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