clovis - L'Histoire antique des pays et des hommes de la Méditerranée
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quelques traits qui en restent, en s’aidant <strong><strong>de</strong>s</strong> indications fournies par ceux-ci <strong>et</strong><br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> lois psychologiques.<br />
SAINT DIÉ, solitaire à Blois (24 avril). — La vie <strong>de</strong> saint Dié, en <strong>de</strong>ux rédactions<br />
dont <strong>la</strong> plus développée est, comme d’ordinaire, <strong>la</strong> plus récente, veut que Clovis<br />
ait recherché ce saint lors <strong>de</strong> son expédition contre les Visigoths, se soit<br />
recommandé à ses prières, <strong>et</strong>, à son r<strong>et</strong>our victorieux, lui ait fait <strong><strong>de</strong>s</strong> libéralités<br />
en terres <strong>et</strong> en argent, sigillo suo <strong>la</strong>rgitate communita, dit-elle au suj<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
donation en terres. Le saint aurait fondé un monastère, <strong>et</strong> sur son tombeau<br />
aurait surgi une église qui, détruite par les f<strong>la</strong>mmes, aurait été rebâtie sous<br />
Charles le Chauve. On avait oublié <strong>la</strong> date <strong>de</strong> sa mort ; selon l’hagiographe, elle<br />
fut révélée en songe à l’abbé Blo<strong><strong>de</strong>s</strong>indus. Ce document, en ce qui concerne <strong>la</strong><br />
partie re<strong>la</strong>tive à Clovis, semble s’inspirer <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie <strong>de</strong> saint Solein, dont on<br />
gardait le corps à Blois ; il mentionne même ce saint <strong>et</strong> rappelle qu’au moment<br />
où Clovis fit <strong>la</strong> connaissance <strong>de</strong> Dié, il n’était encore que le catéchumène <strong>de</strong><br />
l’évêque <strong>de</strong> Chartres.<br />
SAINT ÉLEUTHÈRE DE TOURNAI (20 février). — Les documents re<strong>la</strong>tifs à ce<br />
saint ont été publiés par les Bol<strong>la</strong>ndistes dans les Acta Sanctorum au tome III <strong>de</strong><br />
février, <strong>et</strong> reproduits d’après eux par Ghesquière, Acta Sanctorum Belgii, t. I. La<br />
plus ancienne rédaction <strong>de</strong> sa vie serait, d’après Henschenius, antérieure aux<br />
invasions <strong><strong>de</strong>s</strong> Normands. La secon<strong>de</strong>, qui contient <strong>et</strong> qui continue <strong>la</strong> première,<br />
est d’un auteur qui se dit contemporain <strong>de</strong> Hédilon, évêque <strong>de</strong> Noyon-Tournai<br />
(880-902). C’est dans c<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnière que se trouve le récit <strong>de</strong> <strong>la</strong> confession faite<br />
par Clovis à saint Éleuthère, avec quantité d’autres épiso<strong><strong>de</strong>s</strong> invraisemb<strong>la</strong>bles. La<br />
valeur historique <strong>de</strong> c<strong>et</strong> ouvrage est très faible, quoi qu’en dise Ghesquière, o. c.,<br />
p. 453. On en jugera par ce seul fait que, dans les <strong>de</strong>ux rédactions, le saint est<br />
donné comme contemporain à <strong>la</strong> fois <strong>de</strong> Dioclétien <strong>et</strong> <strong>de</strong> Clovis !<br />
SAINT EPTADE (24 août). — Sa vie est dans les Acta Sanctorum <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
Bol<strong>la</strong>ndistes, au t. IV d’août (lire le commentaire <strong>de</strong> Cuperus) <strong>et</strong> dans les S. R. M., t.<br />
III. Ce document, bien que le texte en soit fort corrompu, présente divers<br />
caractères <strong>de</strong> bonne ancienn<strong>et</strong>é, <strong>et</strong> le récit paraît bien reposer sur une base<br />
historique. C’est l’opinion <strong>de</strong> Pétigny, Étu<strong><strong>de</strong>s</strong> sur l’histoire, les lois <strong>et</strong> les<br />
institutions à l’époque mérovingienne, t. II, p. 647, <strong>de</strong> Binding, Das Burgundisch-<br />
Romanische Kœnigreich, pp. 188 <strong>et</strong> 196, <strong>de</strong> Lœning, Geschichte <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong>utschen<br />
Kirchenrechts, t. II, p. 176, <strong>de</strong> Kaufmann, Forschungen zur <strong>de</strong>utschen<br />
Geschichte, t. X, pp. 391-395, d’Arnold, Cæsarius von Are<strong>la</strong>te, p. 242, <strong>et</strong> <strong>de</strong> Mgr.<br />
Duchesne, Bull<strong>et</strong>in critique, 1897, pp. 451-455. Binding, o. c., est le premier qui<br />
en ait constaté <strong>la</strong> valeur historique. A. Jahn, Die Geschichte <strong>de</strong>r Burgundionen<br />
und Burgundiens, t. II, pp. 106-112, a essayé vainement <strong>de</strong> contester<br />
l’authenticité <strong>de</strong> ce document. M. Krusch, qui fait sienne <strong>la</strong> démonstration <strong>de</strong><br />
Jahn en y ajoutant <strong>de</strong> nouvelles considérations, n’est pas plus heureux dans <strong>la</strong><br />
préface qu’il a mise en tête <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vie (S. R. M., t. III) <strong>et</strong> dans une dissertation du<br />
Neues Archiv. (t. XXV, pp. 131-257) en réponse à l’article ci-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus mentionné <strong>de</strong><br />
Mgr Duchesne. Ses <strong>de</strong>ux raisons sont : 1° que le Vita fait du saint un évêqueabbé,<br />
dans l’intention d’arracher son monastère à <strong>la</strong> juridiction <strong>de</strong> l’évêque, alors<br />
que c’est seulement à <strong>la</strong> fin du septième siècle que <strong>la</strong> Gaule a connu ce genre <strong>de</strong><br />
dignitaires ; 2° que le passage du Vita, c. 6 : Erat beatissimus vir totius<br />
pru<strong>de</strong>ntiæ, in sermone verax , in judicio justus, in consiliis providus, in commissu<br />
fi<strong>de</strong>lis, in interrentu strennus, in veritate conspicuus <strong>et</strong> in universa morum<br />
honestate præcipuus est emprunté à Grégoire <strong>de</strong> Tours, Historia Francorum, II,<br />
32, où il est dit d’Aredius : Erat enim jocundus in fabulis, strenuus in consiliis,<br />
justus in judiciis <strong>et</strong> in conimisso fi<strong>de</strong>lis. A quoi l’on peut répondre : 1° que nulle