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clovis - L'Histoire antique des pays et des hommes de la Méditerranée

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expression ne peut assurément désigner autre chose que <strong>la</strong> basilique <strong>de</strong> Saint-<br />

Martin <strong>de</strong> Tours, qui reçut, en eff<strong>et</strong>, une visite solennelle du roi <strong><strong>de</strong>s</strong> Francs1.<br />

Ainsi ces diverses solutions doivent être écartées, <strong>et</strong> Clovis, suivant toute<br />

vraisemb<strong>la</strong>nce, a reçu le baptême dans un baptistère attenant à <strong>la</strong> cathédrale qui<br />

existait <strong>de</strong> son temps, à celle que saint Nicaise avait bâtie en l’honneur <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

sainte Vierge2. Il n’y avait alors sans doute à Reims, comme dans les autres<br />

villes épiscopales, qu’un seul baptistère, où l’évêque administrait le sacrement à<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> époques déterminées3. C’est bien là le templum baptisterii, désigné par<br />

Grégoire <strong>de</strong> Tours dans son récit <strong>de</strong> <strong>la</strong> conversion <strong>de</strong> Clovis4. Toutes les<br />

présomptions sont en faveur <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te assertion ; pour <strong>la</strong> combattre, il faudrait<br />

avoir <strong><strong>de</strong>s</strong> preuves, or on n’en découvre nulle part.<br />

Du reste, c<strong>et</strong>te opinion avait déjà cours au neuvième siècle, Louis le Pieux, dans<br />

un diplôme donné à l’archevêque Ebbon, entre les années 817 <strong>et</strong> 8255, pour lui<br />

perm<strong>et</strong>tre d’employer les pierres <strong><strong>de</strong>s</strong> murs <strong>de</strong> Reims à <strong>la</strong> reconstruction <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

cathédrale, rappelle que Clovis, son prédécesseur, a été dans c<strong>et</strong>te église<br />

régénéré par le baptême6. Nous n’insistons pas, bien entendu, sur un<br />

témoignage aussi tardif, <strong>et</strong> nous ne lui attribuons aucune force probante ; nous<br />

nous bornons à reconnaître que, malgré les divergences qui al<strong>la</strong>ient bientôt se<br />

manifester, <strong>la</strong> vérité historique avait dès lors reçu une sorte <strong>de</strong> consécration<br />

officielle.<br />

Il nous reste à rechercher en quel endroit au juste s’élevait le baptistère. Deux<br />

textes peuvent nous fournir quelques indices à ce suj<strong>et</strong>. On lit dans une<br />

continuation <strong>de</strong> <strong>la</strong> chronique <strong>de</strong> Flodoard que l’archevêque Adalbéron fit détruire,<br />

en l’année 976, un ouvrage muni d’arca<strong><strong>de</strong>s</strong>, qui était voisin <strong><strong>de</strong>s</strong> portes <strong>de</strong> l’église<br />

<strong>de</strong> Notre-Dame <strong>de</strong> Reims, <strong>et</strong> près duquel se trouvait un autel dédié au Saint<br />

Sauveur, <strong>et</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> fonts d’un admirable travail : Destruxit Adalbero arcuatum opus<br />

quod erat secus val vas ecclesia Sanctæ Mariæ Remensis, supra quod altare<br />

Sancti Salvatoris habebatur, <strong>et</strong> fontes miro opere erant positi. Ce passage<br />

semble bien s’appliquer à un baptistère primitif, construction isolée, située en<br />

<strong>de</strong>hors <strong>et</strong> à proximité <strong>de</strong> l’entrée <strong>de</strong> l’église, <strong>et</strong> telle a été l’interprétation adoptée<br />

par Marlot7. Mais Richer, en rapportant le même fait dans sa chronique, se sert<br />

<strong>de</strong> termes assez obscurs, qui viennent compliquer un peu <strong>la</strong> question. Il nous<br />

parle d’arca<strong><strong>de</strong>s</strong> élevées qui s’avançaient <strong>de</strong>puis l’entrée jusqu’au quart environ<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> basilique entière, <strong>et</strong> que l’archevêque fit démolir pour donner à celle-ci plus<br />

d’ampleur : Fornices qui ab ecclesiæ introitu per quartam pene totius basilicæ<br />

1 En l’année 508, au r<strong>et</strong>our <strong>de</strong> sa campagne contre les Visigoths, Grégoire <strong>de</strong> Tours, Hist.<br />

Francorum, t. II, chap. XXXVII <strong>et</strong> XXXVIII.<br />

2 Il ne serait pas impossible, à <strong>la</strong> rigueur, que l’on ait conservé alors un baptistère<br />

dépendant <strong>de</strong> <strong>la</strong> cathédrale antérieure, celle qui était dédiée aux Apôtres ; mais il était<br />

plus naturel qu’en construisant une nouvelle cathédrale, au commencement du cinquième<br />

siècle, on lui eût annexé un nouveau baptistère.<br />

3 Martigny, Dict. <strong><strong>de</strong>s</strong> antiquités chrétiennes, p. 74.<br />

4 Hist. Francorum, t. II, chap. XXXI.<br />

5 Telle est <strong>la</strong> date assignée par Sickel, Acta Karolin., II, p. 150 <strong>et</strong> 330.<br />

6 ...M<strong>et</strong>ropolis urbis sancta mater nostra ecclesia, in honore sanctme semperque virginis<br />

ac [Dei] genitricis Mariæ consecrata,... in qua, auctore Deo <strong>et</strong> cooperante sancto<br />

Remigio, gens nostra Francorum, cum æquivoco nostro rege ejus<strong>de</strong>m gentis, sacri fontis<br />

baptismate ablui... promeruit. Flodoard, Hist., l. II, chap. XIX, Mon. Germ., t. XIII, p.<br />

469.<br />

7 M<strong>et</strong>r. Remens. hist., t. I, p. 160.

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