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clovis - L'Histoire antique des pays et des hommes de la Méditerranée

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commandait à <strong>la</strong> fois le cours du Rhin <strong>et</strong> <strong>la</strong> gran<strong>de</strong> chaussée <strong>de</strong> Reims. Voilà<br />

pourquoi Julien brû<strong>la</strong>it les étapes, sans prendre le temps <strong>de</strong> détruire les ennemis<br />

qu’il rencontrait. Il fallut traverser une région désolée par les invasions<br />

successives, <strong>et</strong> qui offrait aux soldats le triste spectacle <strong><strong>de</strong>s</strong> ruines qu’ils<br />

n’avaient pu empêcher, <strong>et</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> désastres qu’ils avaient à venger. Tout le long du<br />

Rhin, les villes <strong>et</strong> les châteaux forts n’étaient plus qu’un amas <strong>de</strong> décombres ;<br />

seule, Remagen était encore <strong>de</strong>bout, ainsi qu’une tour solitaire dans le voisinage<br />

<strong>de</strong> Cologne. Julien pénétra sans obstacle dans <strong>la</strong> ville démantelée <strong>et</strong> à peu près<br />

déserte, que les barbares ne purent pas défendre : ils n’avaient pas encore<br />

déposé leur aversion pour les enceintes muraillées, qu’ils regardaient comme <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

tombeaux, <strong>et</strong> ils ne savaient que faire <strong><strong>de</strong>s</strong> ruines qui étaient leur œuvre. Le<br />

général romain s’y établit avec ses soldats ; il en releva les murs, <strong>la</strong> remit en<br />

état <strong>de</strong> défense, <strong>et</strong> sans doute y rappe<strong>la</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion. Une série d’opérations<br />

militaires contre les Francs répandit <strong>la</strong> terreur parmi eux ; leurs rois furent forcés<br />

<strong>de</strong> faire <strong>la</strong> paix, <strong>et</strong> <strong>de</strong> respecter <strong>la</strong> sécurité du boulevard <strong>de</strong> l’Empire. Ce grand<br />

résultat obtenu, Julien revint par Trèves, <strong>et</strong> al<strong>la</strong> prendre ses quartiers d’hiver à<br />

Sens, au cœur <strong>de</strong> <strong>la</strong> Gaule.<br />

Il venait <strong>de</strong> fermer ce <strong>pays</strong> à <strong>de</strong> nouveaux envahisseurs ; mais il y avait enfermé<br />

les anciens, <strong>et</strong> ils restaient terribles. Les provinces étaient sillonnées dans tous<br />

les sens par <strong><strong>de</strong>s</strong> ban<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> Francs, d’A<strong>la</strong>mans <strong>et</strong> <strong>de</strong> Lètes, qui tenaient <strong>la</strong><br />

campagne, qui coupaient les communications entre les villes, <strong>et</strong> qui, servis par<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> quantités d’espions <strong>et</strong> <strong>de</strong> traîtres, fondaient à l’improviste sur les endroits qui<br />

semb<strong>la</strong>ient le plus en sûr<strong>et</strong>é. Julien, qui avait cru pouvoir disperser ses troupes<br />

dans leurs cantonnements fut lui-même assailli à Sens par ces hardis pil<strong>la</strong>rds, <strong>et</strong><br />

pendant trente jours il dut soutenir leur siège, sans que durant tout ce temps,<br />

soit trahison, soit impuissance, les troupes romaines <strong><strong>de</strong>s</strong> villes voisines pussent<br />

venir à son secours. Il se défendit tout seul, <strong>et</strong> finit par repousser l’ennemi. Au<br />

printemps <strong>de</strong> 357, il reprit l’offensive ; c<strong>et</strong>te fois, c’était le haut Rhin qu’il<br />

s’agissait <strong>de</strong> reconquérir, <strong>et</strong> les A<strong>la</strong>mans qu’il fal<strong>la</strong>it humilier. Mal servi, trahi<br />

même par un lieutenant inepte que Constance avait attaché à ses f<strong>la</strong>ncs, Julien<br />

parvint cependant à rebâtir Saverne, qui commandait <strong>la</strong> route du Rhin vers<br />

l’intérieur <strong>de</strong> <strong>la</strong> Gaule ; il arriva ensuite jusque près <strong>de</strong> Strasbourg, où il livra une<br />

sang<strong>la</strong>nte bataille à sept rois a<strong>la</strong>mans. Dans c<strong>et</strong>te journée, dont les principaux<br />

honneurs furent pour les auxiliaires barbares, Julien se couvrit <strong>de</strong> gloire, <strong>et</strong> il<br />

poursuivit les vaincus au <strong>de</strong>là du Rhin pour achever leur soumission.<br />

Les Francs avaient profité <strong>de</strong> son absence pour reprendre le cours <strong>de</strong> leurs<br />

déprédations en Gaule Belgique. Sévère, maître <strong>de</strong> <strong>la</strong> cavalerie <strong>de</strong> Julien, al<strong>la</strong>nt<br />

<strong>de</strong> Cologne à Reims, était tombé sur eux dans le <strong>pays</strong> <strong>de</strong> Juliers, <strong>et</strong> il put<br />

rapporter à son général en chef les ravages qu’ils comm<strong>et</strong>taient dans c<strong>et</strong>te<br />

contrée <strong>de</strong> Belgique toujours éprouvée. La chose parut assez importante à Julien<br />

pour qu’au lieu <strong>de</strong> prendre pendant <strong>la</strong> mauvaise saison un repos mérité, il donnât<br />

tout <strong>de</strong> suite <strong>la</strong> chasse à ces insolents pil<strong>la</strong>rds. Ceux-ci, apprenant son arrivée, se<br />

j<strong>et</strong>èrent à <strong>la</strong> hâte dans <strong>de</strong>ux forts à moitié ruinés sur les bords <strong>de</strong> <strong>la</strong> Meuse, dont<br />

l’histoire ne nous a pas conservé les noms, <strong>et</strong>, pendant près <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux mois d’hiver<br />

(décembre 357 <strong>et</strong> janvier 358) ils y résistèrent aux efforts qu’il fit pour les réduire.<br />

Comme le fleuve était gelé, <strong>et</strong> qu’il pouvait craindre que les assiégés ne<br />

s’échappassent à <strong>la</strong> faveur <strong><strong>de</strong>s</strong> ténèbres, il y fit circuler nuit <strong>et</strong> jour <strong><strong>de</strong>s</strong> bateaux<br />

qui ne cessaient d’en casser les g<strong>la</strong>ces. Enfin <strong>la</strong> constance <strong><strong>de</strong>s</strong> Romains triompha<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> ferm<strong>et</strong>é <strong><strong>de</strong>s</strong> barbares ; épuisés <strong>de</strong> faim <strong>et</strong> <strong>de</strong> fatigue, ils furent obligés <strong>de</strong><br />

se rendre, <strong>et</strong> Julien les envoya à l’empereur. Une armée <strong>de</strong> ravitaillement qui<br />

venait à leur secours rebroussa chemin en apprenant c<strong>et</strong>te nouvelle, <strong>et</strong> le jeune

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