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clovis - L'Histoire antique des pays et des hommes de la Méditerranée

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Du reste, le premier concile national du royaume <strong>de</strong> Clovis fut bien loin d’être<br />

une assemblée plénière <strong>de</strong> l’épiscopat franc. Sur soixante-quatre sièges<br />

épiscopaux que contenait alors le royaume, il vint à Orléans trente-<strong>de</strong>ux<br />

évêques, c’est-à-dire tout juste <strong>la</strong> moitié, <strong>et</strong> il ne s’y trouva que six <strong><strong>de</strong>s</strong> dix<br />

métropolitains. La plus forte représentation fut celle <strong><strong>de</strong>s</strong> trois Lyonnaises, qui<br />

formaient le noyau <strong>de</strong> <strong>la</strong> monarchie : elles donnèrent seize présents contre sept<br />

absents. Dans les <strong>de</strong>ux Aquitaines, récemment annexées, nous relevons neuf<br />

présents <strong>et</strong> cinq absents. Par contre, les douze diocèses <strong>de</strong> <strong>la</strong> Novempopu<strong>la</strong>nie<br />

ne comptaient que trois représentants, à savoir, les évêques d’Eauze, d’Auch <strong>et</strong><br />

<strong>de</strong> Bazas. Des diocèses <strong>de</strong> <strong>la</strong> région pyrénéenne, pas un seul n’avait répondu à <strong>la</strong><br />

convocation du roi <strong><strong>de</strong>s</strong> Francs. Comminges, Bénarn, Oloron, Lectoure <strong>et</strong><br />

Couserans s’étaient abstenus, <strong>et</strong> il en était <strong>de</strong> même <strong>de</strong> Dax, <strong>de</strong> Buch1, d’Aire <strong>et</strong><br />

<strong>de</strong> Tarbes.<br />

Ce qui est très frappant, c’est l’absence totale <strong><strong>de</strong>s</strong> évêques <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong>ux Germanies<br />

<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> première Belgique. Mayence, Trèves, Cologne, M<strong>et</strong>z, Toul, Verdun <strong>et</strong><br />

Tongres, ces sièges dont plusieurs ont eu un passé si glorieux <strong>et</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> chrétientés<br />

si florissantes, se tiennent absolument à l’écart. La secon<strong>de</strong> Belgique n’a envoyé<br />

que les évêques <strong>de</strong> ses cités méridionales, à savoir, Soissons, Vermand, Amiens<br />

<strong>et</strong> Senlis ; quant aux huit autres sièges, qui sont Reims, Laon, Châlons-sur-<br />

Marne, Arras, Cambrai, Tournai, Thérouanne, Beauvais <strong>et</strong> Boulogne, <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong><br />

leurs évêques reste vi<strong>de</strong> sur les bancs du concile <strong>et</strong> au bas <strong>de</strong> ses actes. Que<br />

quelques-uns <strong>de</strong> ces pré<strong>la</strong>ts, <strong>et</strong> en particulier celui <strong>de</strong> Reims, aient été empêchés<br />

<strong>de</strong> se trouver à <strong>la</strong> réunion, ce<strong>la</strong> est bien probable ; mais il est difficile d’adm<strong>et</strong>tre<br />

que ce fût le cas pour tous, surtout si l’on réfléchit que les diocèses non<br />

représentés constituent, au nord comme au sud, un seul groupe géographique.<br />

Tirez une ligne qui passerait au nord d’Amiens, <strong>de</strong>. Vermand <strong>et</strong> <strong>de</strong> Soissons, <strong>et</strong><br />

qui reviendrait vers le sud à l’ouest <strong>de</strong> Tongres, <strong>et</strong> vous aurez délimité <strong>la</strong><br />

frontière septentrionale <strong>et</strong> orientale <strong>de</strong> l’ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong> diocèses dont les pasteurs<br />

légiférèrent à Orléans. En d’autres termes, le vieux royaume <strong><strong>de</strong>s</strong> Francs Saliens<br />

n’a pas envoyé un seul pré<strong>la</strong>t au concile. C’est là un indice bien significatif <strong>de</strong><br />

l’extinction <strong>de</strong> <strong>la</strong> hiérarchie catholique dans ce <strong>pays</strong>, <strong>de</strong>puis sa conquête par les<br />

rois mérovingiens2.<br />

emprunté à peu près textuellement à un document du huitième ou neuvième siècle<br />

intitulé Adnotatio <strong>de</strong> synodis, <strong>et</strong> c’est ce document que <strong>la</strong> vie appelle præfatio.<br />

L’Adnotatio elle-même, bien loin <strong>de</strong> consigner ici un renseignement authentique, s’est<br />

bornée à induire le rôle <strong>de</strong> saint Mé<strong>la</strong>ine <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce qui lui est donnée parmi les<br />

signataires du concile d’Orléans dans une pièce intitulée : De episcopis qui suprascriptos<br />

canones consenserunt <strong>et</strong> subscripserunt, <strong>et</strong> par conséquent son témoignage s’évanouit<br />

en fumée. C’est ce que démontre d’une manière lumineuse M. Lippert dans son beau<br />

mémoire intitulé : Die Verfasserschaft <strong>de</strong>r Kanones Gallischer Concilien <strong><strong>de</strong>s</strong> V und VI<br />

Jahrhun<strong>de</strong>rts (Neues Archiv, t. XIV, 1889), auquel je renvoie le lecteur. Sa<br />

démonstration me dispense <strong>de</strong> réfuter les amplifications d’une recension postérieure du<br />

Vita Me<strong>la</strong>nii (C) qui va jusqu’à prétendre que saint Mé<strong>la</strong>ine, fut mis à <strong>la</strong> tête du concile<br />

d’Orléans (eum sibi in primatem præfecerunt p. 534) <strong>et</strong> celles <strong>de</strong> Vincent <strong>de</strong> Beauvais<br />

qui, lui (Speculum historiale, XXI, c. 23), croit savoir que c’est le même saint qui a réuni<br />

le concile (hanc synodum 32 episcoporum congregavit sanctus Me<strong>la</strong>nius.)<br />

1 M. Longnon, At<strong>la</strong>s historique <strong>de</strong> <strong>la</strong> France, texte explicatif, p. 151, doute cependant que<br />

<strong>la</strong> civitas Boiatium ait jamais formé un évêché.<br />

2 Le canon 10 du troisième concile <strong>de</strong> Paris, tenu entre 556 <strong>et</strong> 573, veut que les actes du<br />

concile soient signés même par les évêques qui n’ont pu y assister. (Sirmond, I, p 317.<br />

Maassen, p. 145.) Si c<strong>et</strong>te disposition n’était pas nouvelle, on pourrait renforcer

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