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clovis - L'Histoire antique des pays et des hommes de la Méditerranée

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signa<strong>la</strong>nt leur marche par les plus cruels ravages, à travers <strong><strong>de</strong>s</strong> régions qui<br />

<strong>de</strong>puis <strong><strong>de</strong>s</strong> siècles ne savaient plus ce que c’était qu’un camp ennemi.<br />

A <strong>la</strong> vérité, ils n’avaient fait que passer, <strong>et</strong> les traîtres qui leur ouvrirent les<br />

défilés <strong><strong>de</strong>s</strong> Pyrénées rendirent au moins à <strong>la</strong> Gaule le service <strong>de</strong> l’en débarrasser<br />

en les j<strong>et</strong>ant sur l’Espagne. Mais dès 412 étaient arrivés les Visigoths, <strong>et</strong> ceux-ci<br />

ne <strong>de</strong>vaient plus disparaître. L’Empire se servit d’eux pour m<strong>et</strong>tre à <strong>la</strong> raison les<br />

envahisseurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> péninsule ibérique ; puis, ne vou<strong>la</strong>nt pas les y rendre trop<br />

puissants, il imagina <strong>de</strong> récompenser leurs services en leur cédant <strong>la</strong> <strong>de</strong>uxième<br />

Aquitaine, avec Bor<strong>de</strong>aux pour capitale (418). Telle fut l’origine du royaume<br />

visigothique. Installés dans le <strong>pays</strong> par l’empereur, selon les mo<strong><strong>de</strong>s</strong><br />

administratifs en vigueur pour le cantonnement <strong><strong>de</strong>s</strong> troupes, les Visigoths prirent<br />

possession <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong>ux tiers <strong><strong>de</strong>s</strong> terres <strong>et</strong> <strong>la</strong>issèrent le troisième tiers aux<br />

indigènes. Pour légale qu’elle fût, c<strong>et</strong>te occupation militaire, on l’a déjà vu, ne<br />

<strong>la</strong>issait pas d’être singulièrement oppressive, <strong>et</strong> c’était un fâcheux point <strong>de</strong><br />

départ pour les re<strong>la</strong>tions qui al<strong>la</strong>ient s’établir entre les barbares <strong>et</strong> les indigènes.<br />

Bientôt, voyant toute <strong>la</strong> Gaule à leur merci <strong>et</strong> l’Empire incapable <strong>de</strong> <strong>la</strong> défendre<br />

contre eux, les Visigoths voulurent s’agrandir. Ils avaient alors à leur tète un<br />

homme dont le long règne lui permit une politique suivie, <strong>et</strong> qui <strong>de</strong>vint le<br />

fondateur <strong>de</strong> leur dynastie royale, Théodoric Ier (419-451). A plusieurs reprises,<br />

Théodoric essaya d’arriver à <strong>la</strong> <strong>Méditerranée</strong> ; mais <strong>de</strong>ux tentatives sur Arles,<br />

l’une en 425 <strong>et</strong> l’autre en 429, <strong>et</strong> une troisième sur Narbonne en 437, furent<br />

repoussées victorieusement par Aétius. Aétius força le roi barbare à se contenir<br />

dans ses frontières ; il fit mieux : lorsque Atti<strong>la</strong> envahit <strong>la</strong> Gaule, il sut rappeler<br />

aux Visigoths les liens <strong>de</strong> fidélité qui les rattachaient à l’Empire <strong>et</strong> les entraîner à<br />

sa suite dans les champs <strong>de</strong> Mauriac, où ils jouèrent un rôle important dans <strong>la</strong><br />

lutte commune contre le grand <strong><strong>de</strong>s</strong>tructeur. Mauriac fut pour les Visigoths une<br />

victoire nationale. Leur roi l’avait payée <strong>de</strong> son sang, <strong>et</strong> ses guerriers lui avaient<br />

fait <strong><strong>de</strong>s</strong> funérailles pleines <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur sur le champ <strong>de</strong> bataille même, sous les<br />

yeux <strong><strong>de</strong>s</strong> Huns vaincus.<br />

Thorismund, fils aîné <strong>de</strong> Théodoric Ier, ne régna que <strong>de</strong>ux ans, <strong>et</strong> périt assassiné<br />

par ses frères Théodoric <strong>et</strong> Frédéric. Le premier <strong>de</strong> ceux-ci monta alors sur le<br />

trône sous le nom <strong>de</strong> Théodoric II, mais en assignant une p<strong>la</strong>ce considérable<br />

auprès <strong>de</strong> lui au frère qui avait été son complice. Théodoric II fut un souverain<br />

énergique <strong>et</strong> obéi. Il put, à un moment donné, se perm<strong>et</strong>tre <strong>de</strong> créer un<br />

empereur romain, <strong>et</strong> il donna <strong>la</strong> pourpre à Avitus, un grand seigneur arverne <strong>de</strong><br />

ses amis (455). Avitus disparut bientôt ; mais Théodoric, par ta mort d’Aétius,<br />

resta le maître <strong>de</strong> <strong>la</strong> Gaule, <strong>et</strong> s’étendit en Espagne du côté <strong><strong>de</strong>s</strong> Suèves, en Gaule<br />

dans <strong>la</strong> direction du Rhône <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Loire. Deux <strong>hommes</strong> l’arrêtèrent pendant<br />

quelque temps : Ægidius qui le força à lever le siège d’Arles en 459, <strong>et</strong> Majorien,<br />

qui le contraignit à renouveler les traités avec l’Empire. Mais, à <strong>la</strong> mort <strong>de</strong><br />

Majorien, Narbonne fut livrée à Théodoric par un traître, <strong>et</strong> Ægidius, réfugié dans<br />

<strong>la</strong> vallée <strong>de</strong> <strong>la</strong> Loire, y fut pourchassé par le prince Frédéric. Celui-ci succomba<br />

peu <strong>de</strong> temps après dans <strong>la</strong> lutte, débarrassant son frère d’un rival plutôt qu’il ne<br />

le privait d’un appui. La mort d’Ægidius, survenue peu après, livra toute<br />

l’Aquitaine au roi barbare.<br />

Le portrait que nous trace <strong>de</strong> celui-ci une plume romaine éveille l’idée d’une force<br />

royale pleine <strong>de</strong> modération <strong>et</strong> d’activité, qui se possè<strong>de</strong> elle-même au milieu <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> toute-puissance. La journée <strong>de</strong> Théodoric, commencée par <strong><strong>de</strong>s</strong> pratiques <strong>de</strong><br />

piété, se continue par les graves occupations <strong>de</strong> <strong>la</strong> politique, parmi lesquelles se<br />

p<strong>la</strong>ce surtout <strong>la</strong> réception <strong><strong>de</strong>s</strong> ambassa<strong>de</strong>urs étrangers. Les distractions du roi

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