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clovis - L'Histoire antique des pays et des hommes de la Méditerranée

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avant d’avoir reçu <strong>la</strong> bénédiction du prêtre1. Il décida que <strong>la</strong> durée du carême<br />

était <strong>de</strong> quarante <strong>et</strong> non <strong>de</strong> cinquante jours2. Il rendit obligatoire <strong>la</strong> fête <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

Rogations, récemment instituée à Vienne en Dauphiné par saint Mamert, <strong>et</strong> qui<br />

<strong>de</strong> là s’était répandue rapi<strong>de</strong>ment dans le reste <strong>de</strong> l’Église. Il voulut que les trois<br />

jours qu’elle durait fussent <strong><strong>de</strong>s</strong> jours <strong>de</strong> jeûne <strong>et</strong> d’abstinence ; il décida que les<br />

esc<strong>la</strong>ves <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong>ux sexes seraient dispensés <strong>de</strong> tout travail afin <strong>de</strong> pouvoir<br />

assister aux processions, <strong>et</strong> il donna pouvoir à l’évêque <strong>de</strong> punir le prêtre qui<br />

refuserait d’y participer3. Ainsi continuait au sein <strong>de</strong> l’Église <strong>la</strong> floraison liturgique<br />

; chaque génération en s’écou<strong>la</strong>nt ajoutait un joyau au diadème <strong>de</strong> ses fêtes, <strong>et</strong><br />

le cercle enchanté <strong>de</strong> ses prières se nouait en guir<strong>la</strong>n<strong><strong>de</strong>s</strong> parfumées autour <strong>de</strong><br />

toute l’année chrétienne.<br />

La discipline ecclésiastique était peut-être, <strong>de</strong> tous les suj<strong>et</strong>s, celui que l’Église<br />

soignait avec le plus <strong>de</strong> sollicitu<strong>de</strong> ; aussi ne s’étonnera-t-on pas d’y voir<br />

consacrer un grand nombre <strong>de</strong> canons. Il faut parler d’abord <strong><strong>de</strong>s</strong> attributions<br />

réservées aux évêques en leur qualité <strong>de</strong> chefs <strong>de</strong> diocèse. Le diocèse était dans<br />

l’Église primitive, <strong>et</strong> avant le mouvement <strong>de</strong> concentration qui s’est fait autour <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> chaire romaine, l’organisme par excellence <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie religieuse, <strong>et</strong> l’évêque<br />

était le centre <strong>et</strong> <strong>la</strong> source <strong>de</strong> toute autorité <strong>et</strong> <strong>de</strong> toute discipline. Le lien qui<br />

rattachait les fidèles à leur évêque était le lien le plus fort qui les rattachât à<br />

l’Église elle-même : il fal<strong>la</strong>it veiller, s’il y avait lieu <strong>de</strong> l’é<strong>la</strong>rgir, à ce qu’il ne pût<br />

jamais être défait ou rompu. Voilà pourquoi l’on faisait aux fidèles dispersés dans<br />

les paroisses rurales l’obligation d’affirmer par intervalles l’unité diocésaine, en<br />

venant assister aux offices <strong>de</strong> <strong>la</strong> cathédrale aux fêtes <strong>de</strong> Noël, <strong>de</strong> Pâques <strong>et</strong> <strong>de</strong><br />

Pentecôte. Le concile d’Orléans renouve<strong>la</strong> c<strong>et</strong>te prescription4. Il rappe<strong>la</strong> aussi<br />

aux fidèles que toutes les églises qui se construisaient dans le diocèse, que ce fût<br />

dans le domaine d’un particulier ou ailleurs ; restaient sous <strong>la</strong> juridiction <strong>de</strong><br />

l’évêque5 : mesure d’une importance capitale, qui sauvegardait l’unité religieuse,<br />

<strong>et</strong> constituait <strong>la</strong> barrière <strong>la</strong> plus soli<strong>de</strong> que <strong>la</strong> féodalité envahissante ait<br />

rencontrée sur son chemin. Le concile consacra l’autorité <strong>de</strong> l’évêque sur toutes<br />

les personnes comme sur tous les biens <strong>de</strong> son église ; il lui en subordonna les<br />

religieux comme les <strong>la</strong>ïques ; il ne permit ni à ses prêtres ni à ses moines d’aller<br />

trouver le roi pour lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r un bénéfice sans <strong>la</strong> permission <strong>de</strong> l’évêque<br />

diocésain ; celui qui contreviendrait à c<strong>et</strong>te défense <strong>de</strong>vait être privé <strong>de</strong> son rang<br />

<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> communion jusqu’à ce qu’il eût satisfait6. Mais en même temps qu’il<br />

veil<strong>la</strong>it à conserver intacte l’autorité épiscopale, le concile voulut que l’évêque se<br />

souvint aussi <strong>de</strong> ses <strong>de</strong>voirs : il exigea que tous les dimanches, sauf<br />

empêchement, il assistât aux offices <strong>de</strong> l’église <strong>la</strong> plus voisine7 ; il ne lui permit<br />

pas <strong>de</strong> manier l’arme <strong>de</strong> l’excommunication contre un <strong>la</strong>ïque qui revendiquerait<br />

les biens d’une église ou d’un évêque8. Il est intéressant <strong>de</strong> constater ces<br />

restrictions que les évêques eux-mêmes apportent à leur pouvoir : rien ne<br />

montre mieux l’action modératrice <strong><strong>de</strong>s</strong> conciles.<br />

1 Canon, 26, Sirmond, I, p. 182 ; Maassen, p. 8.<br />

2 Canon, 24, Sirmond, p. 182 ; Maassen, p. 8.<br />

3 Canon, 27, Sirmond, I, p. 182 ; Maassen, p. 8.<br />

4 Canon 25, Sirmond, I, p. 182 ; Maassen, p. 8.<br />

5 Canon 17, Sirmond, p. 181 ; Maassen, p. 6.<br />

6 Canon 7, Sirmond, p. 179 ; Maassen, p. 1.<br />

7 Canon 31, Sirmond, p. 183 ; Maassen, p. 9.<br />

8 Canon 6, Sirmond, p. 179 ; Maassen, p. 4.

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