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clovis - L'Histoire antique des pays et des hommes de la Méditerranée

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érudit à ma connaissance, M. L. Lœning, dans sa Geschichte <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong>utschen<br />

Kirchenrechts, Strasbourg, 1878 (t. II, p. 6, note) avait cru <strong>de</strong>voir, mais sans<br />

insister, lui contester le caractère <strong>de</strong> source historique pour l’époque<br />

mérovingienne. Le vrai débat ne commença en réalité que lorsqu’en 1893 M. B.<br />

Krusch se j<strong>et</strong>a dans l’arène avec sa r<strong>et</strong>entissante dissertation intitulée hardiment<br />

: Die Faelschung <strong>de</strong>r Vita Genovefæ, Neues Archiv., t. XVIII.<br />

Reprenant <strong>la</strong> thèse <strong>de</strong> Wallin, que d’ailleurs il ne mentionnait pas1, mais en<br />

s’appuyant sur une connaissance approfondie <strong><strong>de</strong>s</strong> manuscrits, il concluait,<br />

comme le Suédois, que l’auteur est un audacieux faussaire, moine <strong>de</strong> sainte<br />

Geneviève. Ce moine aurait écrit vers 767, <strong>et</strong> aurait tiré toute l’histoire <strong>de</strong> sainte<br />

Geneviève <strong>de</strong> sa cervelle, en vue <strong>de</strong> créer à son abbaye <strong><strong>de</strong>s</strong> titres <strong>de</strong> possession<br />

sur certaines terres disputées par elle à l’église <strong>de</strong> Reims. C<strong>et</strong>te thèse si<br />

aventureuse, <strong>et</strong> dont <strong>la</strong> démonstration <strong>la</strong>isse tant à désirer, a rallié tout <strong>de</strong> suite<br />

M. Wattenbach, qui s’est empressé <strong>de</strong> qualifier le Vita Genovefœ d’impu<strong>de</strong>nte<br />

fiction, freche Fælschung (Voir Deutsch<strong>la</strong>nds Geschichtsquellen im alter, 6e édition, t.<br />

II, p. 498.) M. Krusch a trouvé un redoutable contradicteur dans Mgr Duchesne,<br />

qui réfute point par point l’argumentation du savant archiviste <strong>de</strong> Bress<strong>la</strong>u ; <strong>et</strong><br />

qui maintient avec énergie <strong>la</strong> date traditionnelle donnée par l’hagiographe luimême<br />

(La vie <strong>de</strong> sainte Geneviève est-elle authentique ? dans <strong>la</strong> Bibliothèque <strong>de</strong> l’École<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> Chartes, t. 54, 1893). M. Krusch lui a répondu assez faiblement dans une<br />

dissertation intitulée, plus mo<strong><strong>de</strong>s</strong>tement, c<strong>et</strong>te fois : Das Alter <strong>de</strong>r Vita Genovefæ<br />

(Neues Archiv, t. XIX, 1894), où il maintient, d’ailleurs, toute ses positions. Deux<br />

années plus tard, dans <strong>la</strong> préface qu’il a mise en tête <strong>de</strong> son édition du Vita<br />

(Scriptores Rerum Merovingicarum, t. III), il rompait une nouvelle <strong>la</strong>nce en faveur <strong>de</strong><br />

sa thèse <strong>et</strong> ajoutait quelques arguments à ceux qu’il avait présentés en 1893, ce<br />

qui provoqua une courte réplique <strong>de</strong> Mgr Duchesne dans le Bull<strong>et</strong>in critique <strong>de</strong><br />

1897. Enfin, en 1898, M. Ch. Kohler à son tour entrait en lice avec une soli<strong>de</strong><br />

dissertation intitulée : La vie <strong>de</strong> sainte Geneviève est-elle apocryphe ? (Revue<br />

historique, t. 67, 1898), où il battait en brèche <strong>la</strong> c<strong>la</strong>ssification <strong><strong>de</strong>s</strong> manuscrits faite<br />

par M. Krusch <strong>et</strong> soutenait que le passage re<strong>la</strong>tif à Saint-Denis, qui se trouve<br />

dans <strong>la</strong> recension considérée par M. Krusch comme l’original, était une<br />

interpo<strong>la</strong>tion. A <strong>la</strong> suite <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te longue discussion, le critique bol<strong>la</strong>ndien qui s’est<br />

constitué juge <strong><strong>de</strong>s</strong> coups, <strong>et</strong> dont les articles très judicieux ont reflété avec <strong>la</strong><br />

plus gran<strong>de</strong> sincérité l’impression mêlée que produisait l’argumentation <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

divers contradicteurs (Analecta Bo<strong>la</strong>ndiana, t. XII, p. 470 ; XIV, pp. 334-333 ; t. XVI,<br />

p. 87) a finalement abandonné M. Krusch (t. XVI, p. 368), malgré <strong>la</strong> sympathie<br />

visible que lui inspirait <strong>la</strong> vigoureuse polémique du savant allemand2. Moi-même,<br />

1 Dans <strong>la</strong> première édition <strong>de</strong> ce livre, p. 600, j’avais cru pouvoir conclure <strong>de</strong> ce silence à<br />

l’endroit <strong>de</strong> son prédécesseur que M. Krusch ignorait le travail <strong>de</strong> Wallin. Depuis lors, M.<br />

Krusch a protesté contre c<strong>et</strong>te hypothèse (S. R. M., t. III, p. 686) : il n’a pas ignoré<br />

l’écrit en question, dit-il, mais ad rem ea fere nihil facit, cum auctor doctissimus<br />

Carpentarii usus editione recensionem falsam esse <strong>de</strong>monstraverit. C<strong>et</strong>te raison me<br />

parait étrange ; quelle qu’ait été l’opinion <strong>de</strong> Wallin, trompé comme, du Molin<strong>et</strong> <strong>et</strong> du<br />

Moulin<strong>et</strong> sur le texte original <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vie, il est certain que ce n’est pas à une recension <strong>de</strong><br />

celle-ci, mais à <strong>la</strong> vie elle-même qu’il s’est attaqué, <strong>et</strong> ce<strong>la</strong> avec <strong><strong>de</strong>s</strong> arguments que M.<br />

Krusch n’a pas dédaigné <strong>de</strong> lui emprunter tacitement.<br />

2 Je serais reconnaissant à M. Krusch <strong>de</strong> ne pas me dénoncer outre-Rhin comme un<br />

ennemi <strong>de</strong> <strong>la</strong> science alleman<strong>de</strong> parce que je lui donne, comme à d’autres <strong>de</strong> ses<br />

compatriotes, le double qualificatif <strong>de</strong> savant allemand, ainsi qu’il l’a fait dans le Neues<br />

Archiv, t. XX, p, 511. Tous ses amis français lui diront que l’emploi d’une pareille<br />

expression n’implique nullement les noires intentions qu’il m’a attribuées.

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