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Les mondes darwiniens

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[les mon des <strong>darwiniens</strong>]<br />

Il a montré qu’il était possible de concevoir des robots autonomes capables de<br />

comportements simples, mais efficaces : robots capables d’éviter des obstacles,<br />

robot hexapode, etc. S’inspirant du monde des insectes, les comportements<br />

obtenus ont d’abord été caractérisés de « réactifs », c’est-à-dire qu’une réponse<br />

comportementale unique est produite en fonction des seules informations perceptives<br />

disponibles à un moment donné. Malgré son apparente simplicité,<br />

cette approche a donné des résultats impressionnants en terme de robustesse<br />

sur des robots réels, et s’est posée en véritable alternative aux approches très<br />

contrôlées issues de l’automatique et de la robotique plus traditionnelle.<br />

Parallèlement, dans le domaine naissant de la Vie Artificielle, plusieurs travaux<br />

se sont intéressés à la simulation du processus d’évolution dans des environnements<br />

virtuels (sur ordinateur) afin d’obtenir des créatures virtuelles aux<br />

comportements de plus en plus complexes : depuis des comportements individuels<br />

jusqu’à la symbiose comportementale entre plusieurs types d’individus<br />

différents, pour lesquels la collaboration garantit un avantage en terme de survie.<br />

<strong>Les</strong> travaux fondateurs de Thomas Ray avec Tierra 5 sont à ce titre exemplaires :<br />

partant d’une population initiale de programmes informatiques, ces programmes<br />

sont mis en compétition pour se dupliquer dans la mémoire d’un ordinateur.<br />

<strong>Les</strong> règles du système sont définies ainsi : toute action de duplication d’un programme<br />

peut être partiellement erronée (avec une faible probabilité, une partie<br />

du programme peut changer aléatoirement) ; le temps machine est partagé<br />

équitablement entre chaque programme (i.e. les programmes les plus courts<br />

sont aussi les plus rapides à se reproduire). Enfin, la taille de la mémoire est limitée<br />

(les plus vieux programmes sont effacés). Partant d’un programme originel<br />

donné comme point de départ et capable de se dupliquer, Ray a rapidement<br />

observé l’apparition de programmes incorrects incapable de se dupliquer, mais<br />

aussi de programmes de taille plus courte toujours capables de s’autorépliquer,<br />

puis de programmes parasitant d’autres programmes, de groupes de programmes<br />

différents capables de s’entraider, ainsi qu’un certain nombre d’autres phénomènes<br />

complexes. Ces travaux ont participé à la naissance de tout un domaine<br />

de recherche sur l’évolution artificielle dite « open-ended », s’intéressant plus<br />

à la dynamique de l’évolution artificielle qu’à son utilisation dans un cadre de<br />

conception en vue d’une tâche fixée par le concepteur 6 .<br />

5. Ray (1991), “Is it alive, or is it GA ?”, Proceedings of the 1991 International<br />

Conference on Genetic Algorithms.<br />

6. Bedau (2003), “Artificial life : organization, adaptation and complexity from

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