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Les mondes darwiniens

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231 / 1576<br />

[véron iqu e bar r i e l / caractèr e]<br />

une séquence et elle reste la même quel que soit l’observateur. Cette affirmation,<br />

par ailleurs exacte, n’exclut pas certains problèmes liés aux hypothèses<br />

d’homologies et à la reconnaissance des états de caractère. Ils sont le fait<br />

de l’étape d’alignement des séquences, étape cruciale pour l’établissement<br />

de la matrice taxons-caractères lorsque les séquences n’ont pas les mêmes<br />

longueurs et l’existence des événements du type insertion-délétion dont le<br />

traitement et la pondération sont sources de bien des discussions.<br />

Une séquence d’ADN est une succession de caractères discontinus pour lesquels<br />

il y a 4 états possibles : adénine (A), guanine (G), cytosine (C), thymine<br />

(T). Dans une analyse phylogénétique de séquences d’ADN, le caractère est la<br />

position du nucléotide, qui devient alors une colonne de la matrice, et les états<br />

du caractère sont les différents nucléotides possibles à la position donnée. La<br />

séquence d’ADN d’un taxon est donc en réalité une succession de nucléotides<br />

qui ne deviennent les états d’un caractère que conséquemment à une hypothèse<br />

d’homologie primaire 34 . En effet, lors de l’établissement d’une matrice<br />

morphologique, on rassemble les informations relatives à un caractère puis les<br />

différents états possibles du caractère. On procède ainsi caractère par caractère,<br />

c’est-à-dire colonne par colonne. Dans le cas des séquences nucléotidiques, la<br />

stratégie de « récolte » des caractères est différente : on récupère des lignes de<br />

caractères, et non des colonnes. <strong>Les</strong> états sont définis et non ambigus (ATCG)<br />

mais le caractère est seulement « potentiel », il ne devient un caractère (= le<br />

site identifié par sa position dans la séquence) qu’après l’étape d’alignement des<br />

séquences. Avant l’alignement et l’identification des positions (caractères), il est<br />

impossible de parler d’états de caractère et encore moins de transformations.<br />

Quand on compare des gènes, l’unité de comparaison est la position individuelle<br />

du nucléotide. <strong>Les</strong> séquences sont mises les unes en dessous des autres<br />

de manière à identifier les différents états d’un caractère, le site nucléotidique.<br />

L’évolution procède par mutations qui peuvent être de deux types :<br />

1) les substitutions de nucléotides, c’est-à-dire le remplacement d’un<br />

nucléotide par un autre ; elles sont au nombre de 12 réparties de la manière<br />

suivante, les 4 transitions (A ↔ G, T ↔ C) et les 8 transversions (A ↔ C, A ↔<br />

T, G ↔ C, G ↔ T) ;<br />

2) la perte et/ou le gain d’un ou plusieurs nucléotides, c’est-à-dire l’insertion/délétion<br />

(encore appelé indel).<br />

34. de Pinna (1991), “Concepts and tests of homology in the cladistic paradigm”,<br />

Cladistics, 7 @.

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