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Les mondes darwiniens

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thomas Heams, Philippe Huneman, guillaume lecointre & marc Silberstein (dir.),<br />

<strong>Les</strong> Mondes <strong>darwiniens</strong>. L’évolution de l’évolution, Paris, éditions matériologiques [materiologiques.com]<br />

chapitre 19<br />

Thomas Heams<br />

De quoi la biologie<br />

synthétique est-elle le nom ?<br />

Commençons par rappeler une évidence : comme toutes les autres<br />

disciplines scientifiques, la biologie n’est pas une abstraction, séparée<br />

de manière étanche de la société, et en particulier n’est pas<br />

imperméable aux effets de mode. Ainsi ces dernières années, le<br />

lecteur attentif aura vu affluer, et parfois rapidement refluer, nombre<br />

d’appellations plus ou moins contrôlées qui suscitent des débats enflammés<br />

et soudainement indispensables, dans les périodiques scientifiques puis,<br />

quand la mayonnaise prend, dans les médias en général. Ainsi donc, depuis<br />

vingt ans aura-t-il successivement été incité à s’intéresser au génie génétique,<br />

à la génomique, à la biologie des systèmes, à la biologie intégrative, aux biotechnologies,<br />

voire aux nanobiotechnologies. Et voilà donc qu’apparaît sous<br />

le feu des projecteurs un nouvel avatar de cette série, la « biologie synthétique<br />

1 ». Peut-être pas encore clairement perçue comme tel par le public, cet<br />

OBNI (Objet Biologique Non – encore – Identifié), champ d’étude aux marges<br />

de la biologie, pose cependant à cette dernière une combinaison inédite de<br />

questions passionnantes tant sur le plan fondamental que sur celui de ses<br />

applications ou de ses connexions avec la société. Une démographie nouvelle<br />

de chercheurs d’horizons très divers, et en tout cas bien au-delà de la seule<br />

biologie, fait irruption sans complexe dans les sciences du vivant, et est d’une<br />

certaine manière en train de les passer à la question, avec des méthodologies<br />

et des approches différant parfois significativement des pratiques classiques<br />

de cette discipline, pour des objectifs qui donnent le vertige à la fois par leur<br />

1. Benner & Sismour (2005), “Synthetic biology”, Nat Rev. Genet., 6(7) @.

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