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Les mondes darwiniens

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[m a r i e-c l au d e lor n e / la naturalisation de l’intentionnalité : approche et critique de la théorie de Fred dretske]<br />

observe seulement que celle qui convient pour sa théorie doit être normative,<br />

puisqu’elle doit rendre possible le fait qu’un système conserve sa fonction<br />

même s’il cesse d’accomplir l’effet fonc tionnel, afin de rendre compte du phénomène<br />

de la méreprésentation. Ainsi, le système visuel d’un organisme peut<br />

avoir pour fonction de four nir des informations sur les formes ou les couleurs<br />

par exemple. Il peut cependant être affecté de diverses manières (perturbations<br />

dans l’envi ronnement, dysfonctionnement), de telle sorte qu’il cesse de<br />

fournir ce type d’information. Il n’en conserve pas moins la fonction de fournir<br />

ces informations. <strong>Les</strong> systèmes qui possèdent une fonction d’indiquer en ce<br />

sens sont donc capables de méreprésentation.<br />

C’est la raison pour laquelle Dretske définit la représentation comme une<br />

structure qui non seulement est un indicateur de F, mais qui possède de plus<br />

la fonction d’indiquer F. Il distingue trois types de systèmes repré sentationnels,<br />

classés en fonction du degré de conventionnalité de leurs éléments et de leur<br />

fonction d’indication. <strong>Les</strong> éléments des systèmes repré sentationnels de type I<br />

ne sont pas des signes naturels, et leur fonction d’indiquer dérive d’un agent<br />

intentionnel qui conçoit et/ou utilise le sys tème. <strong>Les</strong> éléments des systèmes<br />

représentationnels de type II sont en revanche des signes naturels, même si<br />

leur fonction d’indiquer dérive encore d’un agent intentionnel qui conçoit et/<br />

ou utilise le système. Ils se distinguent tous deux des systèmes représentationnels<br />

de type III, dont les éléments sont des signes naturels, qui possèdent<br />

une fonction d’indi quer intrinsèque.<br />

Il est donc clair que dans le cadre de la question de la naturalisation de l’intentionnalité,<br />

ce sont les systèmes représentationnels de type III qu’il convient<br />

d’examiner. Plus précisément, la tâche consiste alors à comprendre en vertu<br />

de quel processus naturel les représentations qui caractérisent ces systèmes<br />

tirent leur fonction d’indiquer.<br />

Pour comprendre les positions de Dretske, il est important d’insister sur<br />

deux assomptions qui déterminent la nature du modèle qu’il propose. La première<br />

concerne le type d’état mental que Dretske veut comprendre en termes<br />

d’indication et de fonction d’indiquer. Il s’agit des croyances, c’est-à-dire d’états<br />

mentaux ayant un contenu propositionnel, et qu’on peut déterminer comme<br />

des états cognitifs. Il entend les croyances en leur sens classique, comme des<br />

attitudes propositionnelles, qui, combinées dans un syllogisme pratique avec<br />

d’autres attitudes propositionnelles d’un type différent comme les désirs, permettent<br />

d’expliquer le comportement. La deuxième assomption porte sur la<br />

contribution des croyances à l’explication du comportement. Selon Dretske, un

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